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Face à l'inflation, le boom des prêts sur gage : "C'est mon dernier recours pour faire manger mes enfants"

Depuis plusieurs mois et dans plusieurs villes de l'Hexagone, les Français se tournent davantage vers les prêts sur gage en raison de la hausse des prix et de l'envolée des taux d'intérêt. 

Article rédigé par franceinfo - Hugo Charpentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les prêts sur gage connaissent une recrudescence depuis quelques mois. (VANESSA MEYER / MAXPPP)

Au guichet du crédit municipal de Toulouse, une vingtaine de personnes font la queue. Parmi eux, Jessica tient une petite boite dans ses mains. Le femme vient déposer les bijoux que lui a légués sa grand-mère. "Les temps sont durs", commente-t-elle. Face à la baisse du pouvoir d'achat et à l'envolée des taux d'intérêt, beaucoup de Français comme Jessica, à la recherche de liquidités, se tournent de nouveau vers ces prêts sur gage. Ces établissements communaux et publics proposent des prêts à des taux avantageux en échange d'un objet de valeur.

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Jessica pourra par exemple récupérer ses bijoux dans six mois, une fois qu'elle aura remboursé la somme d'argent qui lui sera versée, plus quelques intérêts. Dans la queue, elle dit espérer obtenir 300 euros avec ses bijoux : "C'est mon dernier recours pour continuer à faire manger mes enfants et mettre de l'essence dans ma voiture".

Une "recrudescence des prêts sur gage"

Ces profils, comme celui de Jessica, sont de plus en plus fréquents, explique le directeur du crédit municipal de Toulouse Franck Paindessous, avec une hausse de 10% depuis le début de l'année 2022 : "Il y a une période de recrudescence des prêts sur gage. Actuellement, nous avons 80 personnes par jour qui viennent pour faire ces prêts. Le prêt moyen est d'environ 600 euros."

"Ce sont essentiellement des bijoux en or, mais ce peut être aussi des tableaux, de l'argenterie, des foulards."

Franck Paindessous, directeur du crédit municipal de Toulouse

à franceinfo

Au total, ce sont 6 000 prêts qui ont été effectués depuis le début de l'année dans ce crédit municipal, pour un montant de quatre millions d'euros. "Avec la reprise de l'inflation, il y a des besoins qui ne sont pas remplis, poursuit le directeur. Dans les banques, c'est difficile d'avoir des petits prêts. Ici, il suffit d'avoir une pièce d'identité et un justificatif de domicile."

Franck Paindessous enchaîne : "Le crédit municipal est un établissement public qui n'a pas pour objectif de dégager des bénéfices, de distribuer des dividendes. C'est donc très intéressant pour les gens de venir. Ils viennent vers nous pour avoir ce dépannage rapide et simple."

Le boom des prêts sur gage : le reportage à Toulouse d'Hugo Charpentier

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