Contrôle technique des deux-roues : dans ce centre qui a investi dans du matériel dédié, les motards ne se bousculent pas encore

78 points de contrôle au programme. Longtemps contestée, la mesure entre bien en vigueur dès ce lundi 15 avril. Les motos, scooters, voiturettes et quads doivent désormais passer par la case contrôle technique. Trois millions de véhicules de catégorie L sont concernés. Ceux immatriculés avant 2017 - soit la grande majorité - devront passer obligatoirement au contrôle dès en 2024. Une petite révolution pour les contrôleurs techniques, qui jusqu'ici ne s'occupaient que des voitures.

Mais ici, à Dourdan, en Essonne, tout est prêt chez Joël Mendes. Le contrôleur technique va s'occuper de ses premiers véhicules deux roues dès cette semaine. "On a toute une zone aménagée avec l'outillage spécifique : les béquilles pour tenir la moto, le bloc roue... On a dû investir dans le matériel spécifique, soit entre 5 et 10 000 euros." 

Il aura fallu dix ans et de nombreux recours pour faire appliquer cette directive européenne de 2014, déjà mise en place dans plusieurs pays sur le continent. Elle est censée augmenter la sécurité et diminuer la pollution.

Identification, état des pneus, éclairage...

Joël et son collègue ont également dû se former : trois jours d'apprentissage intensif pour connaître les 78 points de contrôle sur le bout des doigts. Freins trop usés, guidon flou, fuites, pneus lisses : 87 défaillances majeures impliquent une contre-visite, soit de revenir dans les deux mois suivants avec le véhicule réparé. Le contrôle du bruit mais aussi du bridage du véhicule, souvent contourné par les scooters, ne seront effectifs qu'à l'été 2025.  "Sur la moto, on contrôlera déjà tout ce qui est identification, la plaque d'immatriculation, le numéro de série qui est gravé sur le châssis..." Sans oublier l'état des pneus, de la chaîne, des amortisseurs : "De l'usure des plaquettes, des disques, l'état de tous les tuyaux de freins, de toutes les durites de freins".

L'éclairage aussi sera scruté, tout comme les câbles électriques et les rétroviseurs. "Nous contrôlerons également la pollution", précise le garagiste.

"Il y a un paquet de choses. Il faut être sûr que les machines sont en bon état avant de rouler avec, bien sûr".

Joël Mendes

à franceinfo

Reste que, pour l'instant, les conducteurs de deux roues ne se bousculent pas. "Je pense qu'à partir du mois de mai ou juin, on aura déjà plus de monde aux beaux jours quand les gens ressortiront leurs motos", se rassure Joël Mendes. Et dans ce centre, le contrôle technique des deux roues coûtera 75  euros.