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Avec la fin d'Autolib', les salariés "se retrouvent au chômage à partir de lundi"

La résiliation du contrat Autolib' avec le groupe Bolloré était attendue, mais reste difficile à accepter pour les salariés qui se sont réunis devant la mairie du 12e arrondissement de Paris, jeudi.

Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole Aa voté, jeudi 21 juin, la résiliation du contrat avec le groupe Bolloré.  (PHILIPPE ROYER / ONLY FRANCE)

Autolib', c'est fini ! Le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM), qui réunit les 103 communes partenaires, dont la capitale, a voté jeudi 21 juin la résiliation du contrat avec le groupe Bolloré. Le syndicat refuse de verser les 233,7 millions d'euros demandés par le groupe pour éponger son lourd déficit.

Ce système, assuré depuis 2011 par le groupe Bolloré et plombé par ce lourd déficit, a donc rendue une décision attendue, mais difficile à accepter pour les salariés, qui se sont réunis devant la mairie du 12e arrondissement de Paris, où se tenait le conseil syndical. "On est mal, on est très mal. On se retrouve au chômage à partir de lundi. On a des familles à nourrir, on a des loyers à payer, certains ont pris des crédits. Aujourd’hui, on ne sait pas ce qu’on va devenir", s’inquiète ainsi l’un des salariés.  

"Une méthode brutale"

Quand un élu de Nanterre s’approche des salariés pour leur expliquer les raisons qui l'ont amenées à voter "pour" une résiliation du contrat Autolib', la dialogue tourne court. "Je l’ai dit toute à l’heure et je le redis, je ne m’enfuis pas. À Nanterre, nous avons installé 33 stations, nous avons été à fond là-dedans", tente-t-il d’expliquer dans un brouhaha contestataire.  

La séance du syndicat mixte, qui regroupe la centaine de communes d’Île-de-France concernées par Autolib' a été très animée. Une partie de la droite a tenté de faire reporter la décision, mais la présidente du syndicat, la maire du 12e arrondissement, Catherine Baratti-Elbaz, a refusé : "La méthode de Bolloré est brutale, elle place les élus face à un ultimatum douloureux et les décisions que nous avons prises sont difficiles, mais nous les avons prises, chacun, en responsabilité et en ayant toutes les informations nécessaires pour les prendre."

"Des anomalies de procédure"

L’histoire n’est toutefois pas terminée. Un certain nombre d’élus vont continuer de contester cette décision, comme le confie Philippe Brillault, maire Les Républicains du Chesnay : "Dans tout ce qu’on a entendu, il y a beaucoup d’anomalies de procédure et obligatoirement, il y a peut-être une démarche de travail."

De son côté, le groupe Bolloré ne souhaite pas en rester là non plus : "Je suis triste, on va continuer à se battre. Ne croyez surtout pas les balivernes du syndicat, nous irons au tribunal administratif et que nous obtiendrons beaucoup d’argent", assure Gilles Alix, le président d’Autolib'.

Des rencontres sont prévues la semaine prochaine entre les élus et le groupe Bolloré pour parler, notamment, de l’avenir des salariés.  

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