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Economie : quel coût du capital ?

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Article rédigé par franceinfo
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Barack Obama devrait en faire l'annonce officielle ce soir.

Et à propos de finances, ce débat qui agite les économistes. On parle souvent du coût du travail qui pèserait sur les entreprises. On parle moins du coût du capital et de l'envolée des dividendes, c'est-a-dire la part du profit attribuée aux actionnaires. Elle a flambe, ces 20 ou 30 dernières années. C'est aussi un changement de perspective.

Paul Ricard aurait la gueule de bois en voyant ce que son breuvage est devenu. Le 2e groupe de spiritueux au monde mais en partie détenu par un fonds de pension américain. Antoine Ribout doit aussi se retourner sans sa tombe. Quand il dirigeait l'ancêtre de Danone, il n'avait de comptes à rendre à personne.

Il y a quelque chose fantastique : nous nous amusons beaucoup.

Les temps ont changé, son fils, l'actuel Pdg de Danone, doit satisfaire une galaxie d'actionnaires. Les salariés de Virgin ne s'y sont pas trompés. Ils ne manifestaient pas contre leur Pdg mais contre le fonds d'investissement soupçonné de ne pas avoir assez investi dans les magasins. Les actionnaires seraient trop gourmands.

Classiquement, quand vous êtes dans une entreprise, vous produisez, vous payez les salaires, vous investissez, vous payez les impôts. Et s'il reste quelque chose, vous le donnez aux actionnaires. Aujourd'hui, on inverse la logique. Il faut payer préalablement 10% aux actionnaires. En fonction de ça, on va décider d'investir ou pas. Sont indispensables au développement d'entreprises. C'est leur niveau de rémunération qui pose question. Sont-ils devenus voraces.

La courbe est éloquente, entre 1972 et 2012, la part des dividendes est passée de 4% de la richesse produite par les entreprises à 25%. L'investissement, lui, a stagne autour de 18%.

La distribution des dividendes se fait-elle au détriment de l'investissement ? Non, pour les chefs d'entreprise. D'après eux, les excès appartiennent au passe.

Il y a des actionnaires qui demandent 15%, ce n'est pas tenable. Mais ce sont des exceptions. Le dividende moyen c'est environ 5% de la valeur de l'action. C'est plus élevé que le taux d'intérêt mais il y a du risque.

Le volume des dividendes versés aux actionnaires a explosé. Pour lever des fonds et investir, les patrons se tournent beaucoup vers la Bourse et moins vers leurs banques.

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