Cet article date de plus d'onze ans.

Ecole de journalisme : les bourses au mérite

Publié
vidéo : 39min
Ce replay n'est plus disponible.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Cela n'a pas dû changer beaucoup.

lmages du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Bruxelles François Hollande a voulu apaiser la querelle avec Jose Manuel Barroso. Il a déclare que les questions de personnes étaient secondaires, que seules les politiques comptaient. Ce sommet est consacre à l'emploi des jeunes. On s'arrête ce soir sur la question de la formation. Nous allons parler de notre profession, le journalisme. Aujourd'hui, 52 % des étudiants dans les écoles de journalisme sont des enfants de cadres. 10 % seulement sont des enfants d'ouvriers ou d'employés. Une grande partie des talents reste donc à l'écart des diplômes. Est-ce une fatalité.

C'est la dernière épreuve d'un marathon pour ces étudiants qui veulent intégrer une école de journalisme. Pour 20 d'entre eux, le fait de tenter ces concours est déjà un exploit. Romain, Sherihane et Isaure sont d'origines modestes et, malgré leur bourse, ils n'auraientjamais pu viser cette filière d'élite sans coup de pouce. Toute l'année, ils ont bénéficié d'une préparation qu'ils n'auraient pas pu se payer. Trois semaines de cours ensemble et des révisions chacun de leur côte Romain Chanson, 22 ans, est en master de géopolitique à Paris. Il a pu s'entraîner gratuitement avec des questionnaires d'actualité reçus chaque semaine sur Internet. 1 500 E de budget sont alloués pour tous les frais d'examens.

Pour passer les concours, il faut d'abord payer l'inscription, les frais de dossiers, le billet de train, l'hôtel. J'aurais pas pu financer ces projets a moins de travailler a côte.

Le directeur adjoint de l'école de journalisme de Lille a créé cette classe prépa il y 4 ans. Chaque année, Yves Renard sélectionne une vingtaine de boursiers parmi les plus modestes et les plus méritants. Leur formation est financée a hauteur de 7 000 E par élève.

On les inscrit dans le parcours exigeant des concours des grandes écoles de journalisme françaises. On n'engage pas des étudiants qui sont médiocres, on demande qu'ils aient fait la preuve qu'ils sont de bons élèves. Il n'y a aucun passe-droit, ce sont les meilleurs qui réussiront.

Le dossier d'Isaure Hiace est l'un des plus impressionnants. Un bac mention très bien, un master de lettres, cette jeune fille se démène depuis l'âge de 14 ans pour tout financer elle-même. Une précarité vécue comme un obstacle pour ses études.

Etre boursier à Paris a un impact sur notre qualité de vie. Il faut se nourrir, le logement coûte très cher, il y a la pression du petit boulot qui nous aide à vivre.

Dans ces filières d'excellence, les boursiers représentent moins de 30 % des effectifs. Aux difficultés financières s'ajoutent souvent des freins psychologiques. A Lille, Sherihane Manaa a passé son 6e et dernier concours. Avec 160 E de bourse, seule l'université lui paraissait accessible.

Je me disais que c'était trop cher, trop complique pour moi. Mes parents sont fiers, ça leur faisait mal au coeur de pas pouvoir m'aider. Ils savent que j'aurai ma chance malgré le fait qu'on n'ait pas assez de revenus. C'est une chance incroyable.

Avec un taux de réussite de près de 70 %, ces étudiants boursiers sont les meilleurs candidats aux écoles de journalisme.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.