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Sur l'île de Porquerolles, il n'y aura plus de policiers la nuit : "Tous les débordements sont permis", s'inquiètent des habitants

Les forces de l'ordre rentreront désormais avec les dernières navettes à minuit. En cause : des effectifs insuffisants pour maintenir 24 heures sur 24 une présence policière sur l'île.

Article rédigé par Olivier Martocq
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La gendarmerie nationale contrôle des plaisanciers au large de l'île de Porquerolles. (Photo d'illustration) (PATRICK BLANCHARD / MAXPPP)

C'est une première depuis 30 ans. Les policiers détachés sur l'île de Porquerolles, au large d'Hyères, dans le Var, partiront avec la dernière navette, celle qui ramène sur le continent les saisonniers après leur service. Ensuite, il n'y aura plus de forces de l'ordre pour garantir la sécurité des 4 500 personnes qui y passent la nuit.

Cette décision inquiète Jean Ridolfi est le président de la Société nautique de l'île de Porquerolles : "Le touriste arrive ici, pensant qu'il est sur une île permissive. Donc, partant de là, tous les débordements sont permis. Les bars mettent de la musique de plus en plus fort et ça devient des boîtes de nuit à ciel ouvert", dénonce-t-il. Ce haut-lieu touristique - de 12,54 km2 - connu pour ses eaux turquoises bordées de plages et de pin a pu voir jusqu'à près de 12 000 visiteurs quotidiennement. 

"Nous aurons des renforts de la police nationale que jusqu'aux derniers bateaux, c'est-à-dire minuit. Mais l'expérience nous prouve que les débordements et autres exactions se produisent au petit matin"

Jean Ridolfi

à franceinfo

Les pompiers n'interviendront plus pour les bagarres

La musique, des discussions trop fortes, l'alcool et parfois la drogue sont souvent à l'origine des tensions, voire des bagarres. Les cinq pompiers de permanence la nuit ont fait savoir qu'ils n'interviendraient plus. "On est là, on garde, on travaille. Mais c'est vrai que les conditions au niveau humain, ça reste difficile", confie l'un d'entre eux à franceinfo. 

"Nos compétences sont du secours à personne, assister les gens. Mais en aucun cas de faire de la répression ou pouvoir maîtriser une bagarre générale ou une rixe comme ça a pu arriver."

Un pompier

à franceinfo

La situation insulaire de Porquerolles leur complique la tâche : "Les délais d'intervention pour les renforts est rallongé du fait qu'on soit une île. C'est a minima une heure ou deux. Ce temps-là sur un secours, sur un débordement, c'est long", regrette un soldat du feu.

S'il n'y a pas de policiers sur l'île, selon Jean-Pierre Giran, le maire de Hyères, la commune dont dépend Porquerolles, c'est par manque de personnel. Il a demandé des renforts, en vain. L'effectif a été maintenu à 100 policiers par le ministère de l'Intérieur, alors que la ville de 58 000 habitants s'apprête à tripler sa population cet été.

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