"On a des gars en montagne" : jusqu'à la dernière minute, les opposants tentent d’empêcher l'arrivée de deux ourses slovènes
L'arrivée de deux ourses slovènes dans les Pyrénées semble imminente. Les opposants s'organisent pour tenter de l'empêcher, de jour comme de nuit.
Mercredi 3 octobre, dans la nuit, plusieurs centaines d'opposants ont dressé des barrages dans les vallées béarnaises pour empêcher la réintroduction de deux ourses venues de Slovénie dans la montagne pyrénéenne, prévue "début octobre", selon le ministre de la Transition écologique. Dans la vallée d'Aspe, la tension est à son comble.
Deux tracteurs pétaradent, une table de pique-nique est dressée et un brasero installé. En début de soirée, sur ce barrage, une cinquantaine de militants, bergers ou agriculteurs pour la plupart, se sont organisés pour empêcher coûte que coûte le passage du convoi chargé de lâcher les ourses plus haut dans la montagne. Un lâcher nocturne est la hantise du leader des anti-ours. Olivier Maurin, président de l'Association pyrénéenne pour le développement durable de l'identité des Pyrénées : "On a un gros point ici, et on a des gars en montagne qui surveillent un peu et qui essayent de nous prévenir, explique-t-il. Après que voulez-vous qu’on fasse si on nous envoie un hélicoptère de l’armée pour poser les ourses ? Face à ça, on ne peut rien faire."
Au milieu de la nuit, aucun signe, aucun indice sur l'arrivée des plantigrades n'est parvenu jusqu'au barrage. L'absence d'information fait monter la tension d'un cran. On s’énerve un peu et on décide de bloquer la route. Deux camions sont coincés de part et d’autres de la chaussée. Le patron des gendarmes d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) vient pour négocier. "On nous prend pour des cons, maintenant c’est fini, on bloque la route tant qu'on n'aura pas de réponse. Vous appelez la préfecture, vous demandez des nouvelles de ces ourses", lui lancent les opposants. Les gendarmes ne sont pas du tout d’accord. "Je n'appellerai pas la préfecture. Je sais que tu veux profiter des caméras...", répond un gendarme. Toute la nuit, les rumeurs se succèdent. Un coup de fil mystérieux indique finalement que les ourses seraient dans un zoo, quelque part dans la région. Le barrage est allégé, mais maintenu. Les autres manifestants se donnent rendez-vous jeudi, de bonne heure, pour la reprise des hostilités.
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