Vrai ou faux sapin ? Bûche glacée ou pas ? Cadeaux le 24 ou le 25 ? Noël en six débats
Le réveillon approche, avec son cortège de controverses sur la bonne façon de célébrer la magie de Noël. Franceinfo vous aide à affûter vos arguments.
Chacun aime célébrer Noël à sa façon, et il n'est pas toujours évident de faire coïncider harmonieusement les préférences de tous les membres d'une même famille. Entre les enfants qui trépignent d'impatience à l'idée d'ouvrir leurs cadeaux le 24 au soir et les parents qui souhaitent attendre le lendemain matin, ceux qui veulent manger une bûche pâtissière et ceux qui préfèrent une bûche glacée… Franceinfo a retenu six débats qui rythment les fêtes.
1Sapin artificiel ou naturel ?
Entre un beau sapin, roi des forêts, et un conifère en plastique, le choix est difficile. D’un côté, la bonne odeur de la résine mais les épines qui se répandent sur le parquet, de l'autre la froideur du plastique mais un sapin qui peut se transmettre de génération en génération. Eh bien en 2014, les Français ont majoritairement opté pour le sapin naturel. Une étude TNS Sofres (PDF) montre en effet que sur les 23,4% de foyers français ayant acquis un sapin de Noël, seuls 3,5% ont opté pour l’artificiel contre 19,8% pour le naturel. Et la star des fêtes, c’est le Nordmann, une variété de sapin qui garde ses aiguilles plus longtemps.
Pour les consommateurs soucieux de l’environnement, l’Association française du sapin de Noël naturel se veut rassurante : "Acheter un sapin de Noël naturel est un acte 'vert', contrairement à certaines idées reçues, les sapins de Noël sont issus de plantations spécifiques et ne sont donc pas coupés en forêt. Acheter un sapin de Noël naturel, ce n’est donc pas participer au déboisement." S’il est recyclé par la suite, comme invitent à le faire de nombreuses campagnes, c’est 100% positif.
2Bûche glacée ou pâtissière ?
Foie gras, saumon fumé, dinde, pommes de terre… et quand il n'y en a plus, il y en a encore, avec la traditionnelle bûche qui vient clore les agapes de Noël. Mais, là encore, deux religions. Bûche glacée ou bûche pâtissière ? Il faut avouer que la version pâtissière est bien plus sucrée, et plus grasse avec sa crème au beurre. Après un repas copieux, la bûche glacée est donc plus légère.
Mais, soyons franc, fête-t-on vraiment Noël en prenant soin de sa ligne ? Une part de chaque, donc !
3Père Noël ou saint Nicolas ?
En France, le père Noël est davantage ancré dans la tradition. Mais saint Nicolas, dont la fête est le 6 décembre, permet de commencer les réjouissances bien plus tôt. Certes, l'histoire est un peu gore : trois enfants perdus dans la nuit trouvent refuge chez un boucher, qui les tue et les découpe en morceaux, avant que saint Nicolas ne débarque et ne les ressuscite. Et, dans les défilés où le bon Nicolas distribue des friandises, le père Fouettard qui l'accompagne promet des coups de martinet aux enfants pas sages. Cependant, dans l’est de la France, qui célèbre les deux fêtes, la Saint-Nicolas est une tradition et aussi un moyen de récolter plus de papillotes. Les deux vieillards à barbe peuvent donc s’entendre.
4Les cadeaux, le 24 au soir ou le 25 au matin ?
A chaque famille sa tradition. Pour certains, les papiers cadeaux sont déchirés dès le 24 au soir. Certains avancent un argument pratique : au moins, les enfants ne vous réveilleront pas aux aurores pour réclamer leurs cadeaux. Et, comme le remarque Rue89, "les différentes substances alcoolisées ingurgitées pendant le repas aidant, l’émotion lors de l’ouverture des cadeaux sera plus importante qu’en état de sobriété".
Pour les autres, il faut absolument attendre le 25 au matin, que le père Noël soit passé par la cheminée pour déposer les paquets au pied du sapin, comme le veut la légende. Mais quand on grandit, la question ne se pose plus. Ce sera le 24 chez la belle-famille, le 25 chez maman, et le 26 chez les grands-parents, sans s'arrêter jusqu'au jour de l'an !
5Le père Noël, vert ou rouge ?
Une idée reçue voudrait que notre père Noël était à l'origine vêtu de vert, et que Coca-Cola l’aurait habillé de rouge pour rappeler la couleur de la marque. "C’est faux, Coca n’a pas inventé notre père Noël tel qu’il est aujourd’hui", souligne Nadine Cretin, auteure de Histoire du père Noël. Notre vieillard barbu, inspiré de saint Nicolas, était en fait représenté sous de nombreuses couleurs. "On le voyait recouvert de la suie noire des cheminées, en marron, en vert, en gris ou en ocre, mais aussi très souvent en rouge, explique l’historienne. La couleur n’était pas vraiment définie mais les campagnes publicitaires de Coca, dans les années 1930, ont fixé le rouge, déjà utilisé dans les dessins de Thomas Nast dès la fin du XIXe siècle." Les attributs rouges du père Noël sont donc restés, laissant le vert aux lutins qui l’aident dans sa tâche.
6Faire croire au père Noël ou pas ?
Attention, spoiler ! En France, un enfant apprend que le père Noël n’existe pas à 6 ans et huit mois en moyenne. Alors avant ça, que faire quand votre enfant rentre de l’école et vous pose la fameuse question ? Lui mentir et laisser la magie opérer, ou lui avouer dès son plus jeune âge que personne ne passe en fait par la cheminée ? Le sujet divise.
Pour certains psychologues, croire au père Noël "pourrait en fait être même plutôt bon pour le développement cognitif des enfants", comme l'explique Slate. Certains parents gardent un bon souvenir de cette croyance et la font revivre auprès de leurs enfants. Mais d’autres n'y tiennent pas, comme Joana Marim, mère de deux enfants de 2 et 19 mois et auteure du blog The Baby Factory. "Un enfant voue une confiance aveugle à ses parents, et découvrir que ceux-ci lui ont menti peut vraiment décevoir", estime-t-elle. La solution pour cette maman : garder la magie de Noël tout en expliquant le mythe. "C’est un personnage magique et un peu incontournable. Mais pour faire rêver un enfant et faire fonctionner son imaginaire, pas besoin de lui faire croire littéralement que le père Noël existe."
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