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Migraines : les pilules antidouleur font plus de mal que de bien

La prise trop fréquente d'antalgiques pour soigner les maux de tête aboutit très vite à l'aggravation des douleurs, affirment des scientifiques britanniques.

Article rédigé par franceinfo
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D'après des chercheurs, un Britannique sur 50 souffre de maux de tête continus à cause de médicaments censés y remédier. (PETER DAZELEY / PHOTOGRAPHER'S CHOICE / GETTY)

SANTE - C'est ce qu'on appelle un effet pervers. Prendre trop de pilules contre la douleur provoquerait des maux de tête continus chez plus d'un million de personnes outre-Manche. C'est ce qu'affirment des experts britanniques de l'Institut national pour la santé et l'excellence clinique, dont les travaux sont rapportés par le quotidien The Guardian (lien en anglais).

D'après ces chercheurs, au Royaume-Uni, une personne sur 50 serait victime de maux de tête constants à cause d'une surdose de paracétamol, d'aspirine ou d'ibuprofène. Martin Underwood, chercheur de l'école médicale de Warwick à l'origine de ces recherches, évoque un "cercle vicieux". Il explique que les patients qui ont souvent mal à la tête prennent de plus en plus de médicaments pour y remédier, mais que ces derniers ne font qu'empirer leur douleur. Et pas besoin de plusieurs années pour basculer : quinze jours ou un mois suffisent, relèvent les experts. D'autres substances peuvent être mises en cause, notamment les opiacés ou les analgésiques.

Un sevrage brutal mais efficace

Comment s'en sortir ? Pour Manjit Matharu, neurologiste à l'Hôpital national pour la neurologie et la neurochirurgie, il n'y a qu'une solution : arrêter ces cachets de façon brutale. Après deux à trois semaines de sevrage, qu'il qualifie de "terrible", les patients se sentent mieux. Pendant ce laps de temps, il leur fournit un certificat médical afin qu'ils n'aient pas à assumer leurs responsabilités habituelles, et s'assure que leur entourage est présent pour les soutenir. Selon lui, le taux de réussite de cette méthode radicale est de 80%.

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