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Le "binge drinking" est aussi une question de génétique

Selon une étude américaine, la tendance à ingurgiter excessivement de l'alcool est favorisée par la présence d'une version particulière d'un gène chez les consommateurs.

Article rédigé par franceinfo
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Des scientifiques britanniques affirment que l'alcoolisme et le "binge drinking" seraient favorisés par un gène qui provoque la sécrétion de dopamine, l'hormone du plaisir. (DIVERSE IMAGES / UNIVERSAL IMAGES GROUP / GETTY IMAGES)

SCIENCES - Dans de nombreux pays, notamment au Royaume-Uni et en Irlande, c'est un phénomène reconnu comme un fléau de la jeunesse. Le binge drinking, pratique consistant à consommer de l'alcool en grande quantité et le plus vite possible, inquiète. Pour l'expliquer, des chercheurs britanniques du King's College de Londres ont une théorie innovante : la génétique.

Comme le détaille Maxisciences, les scientifiques estiment que le gène RASGRF-2 serait l'un de ceux qui sont impliqués dans l'addiction à l’alcool. Chez les personnes porteuses d'une version particulière de ce gène, l'absorption de fortes quantités d'alcool stimulerait une partie du cerveau, le striatum ventral, dont le rôle est de sécréter de la dopamine, l'"hormone du plaisir". En clair, plus la personne boit de l'alcool, plus elle se sent bien, et plus elle recherchera à en consommer. Selon l'étude publiée par l'Académie des sciences américaines (en anglais), ceux qui ne sont pas porteurs de cette version du gène ressentiraient beaucoup moins l'effet "d'alcool joyeux" après une trop forte consommation.

Le contexte social et familial joue aussi un grand rôle

Pour parvenir à cette découverte, les chercheurs ont d'abord effectué des tests sur des animaux, constatant que l'attrait pour l'alcool était bien moins fort chez ceux dont on avait désactivé le gène RASGRF-2. Ils ont ensuite scanné les cerveaux de 663 adolescents tous âgés de 14 ans, et ont découvert que les porteurs de la version du gène mise en cause produisaient plus de dopamine.

Mais les chercheurs rappellent que la génétique n'explique pas tout. Le contexte social, familial et éducatif joue un très grand rôle dans ce genre de comportement, comme l'affirme le professeur Gunter Schumann, qui a mené l'étude. Selon lui, la mise en place de tests pourrait en revanche aider à détecter les personnes susceptibles d'avoir un problème avec l'alcool.

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