L'aspirine est-elle un remède contre le cancer ?
Trois études montrent qu'une prise quotidienne de comprimés d'acide acétylsalicylique réduit la mortalité et le risque de métastases.
Faut-il prendre un peu d'aspirine chaque jour pour prévenir le cancer ? Trois études publiées le 21 mars par The Lancet, un hebdomadaire britannique médical, vont en tout cas dans ce sens. Menées par le professeur Peter Rothwell, de l'université d'Oxford, elles montrent qu'une prise quotidienne d'aspirine réduit la mortalité et le risque de métastases, relève Le Monde.
Ces études renforcent les résultats déjà obtenus par l'équipe du professeur Peter Rothwell en 2007. Ce dernier démontrait la réduction globale par l'aspirine du risque à long terme de décès par cancer. Le cancer colorectal, ainsi que d'autre tumeurs (prostate, estomac, poumons, pancréas), étaient concernées, rapporte Le Figaro.fr. Cette étude avait mis en évidence une réduction d'environ 20% du risque de décès par cancer chez 25 000 participants.
Des résultats spectaculaires, mais une méthodologie contestée
La première étude publiée par The Lancet montre que la prise d'aspirine diminue globalement de 15% le risque de décès par cancer. Le risque de développer une tumeur cancéreuse se réduit, après trois ans de prise quotidienne d'aspirine, de près de 25% chez les femmes et de 23% chez les hommes.
Dans la deuxième étude, c'est la propagation de métastases au cours de cancers qui a été suivie. Les résultats font apparaître une réduction de 31 % du risque d'adénocarcinome (tumeurs malignes qui se développent à partir d'une glande ou d'une muqueuse) déjà métastasé et de 55% d'apparition ultérieure de métastases, comme l'indique Europe1.fr. Conclusion de la troisième étude : la prise quotidienne d'une faible dose d'aspirine entraîne une réduction du risque de cancer colorectal de quasiment 40%.
Mais plusieurs bémols sont à apporter à ces résultats spectaculaires. D'abord, les effets secondaires de la prise d'aspirine : en fluidifiant le sang, elle peut entraîner des saignements. Les chercheurs ont ainsi constaté un risque hémorragique qui augmente au début des essais. Autre raison de nuancer : la méthodologie de ces études. Le professeur François Chast, pharmacologue à l'Hôtel-Dieu, à Paris, estime dans Le Figaro qu'"elles ont été réalisées à partir d'études de prévention cardiovasculaire, donc pas conçues par des cancérologues, avec tous les critères pertinents pour fournir des résultats en cancérologie".
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