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Halloween : du monstre assoiffé de sang au séducteur incompris, comment la figure du vampire a-t-elle évolué à l'écran ?

Du film "Nosferatu" de Friedrich Murnau à la saga "Twilight", la créature vampirique est passé de l'effrayant au séduisant.

Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Extrait du film "Nosferatu" de Friedrich Murnau, sorti en 1922. (CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE)

En 2022, on célèbre les 100 ans de la sortie en France du film Nosferatu de l'Allemand Friedrich Murnau, première vraie oeuvre cinématographique avec un personnage centrale de vampire. Un siècle après, la créature est partout sur nos écrans et dans des genre très différents. Comment cette représentation du vampire a-t-elle évolué dans la fiction au fil du temps ?

Jusqu'aux années 70, le vampire comme miroir de nos peurs

Pendant une cinquantaine d'années, ce personnage est représenté comme un être effrayant dans les très nombreux films sur le fameux comte Dracula, avec Bela Lugosi et Christopher Lee dans le rôle-titre. C'est une époque où on projetait sur cette créature des peurs : celle de la guerre, de la récession ou encore de l'étranger. "On s'en fiche du vampire, rapporte Jacques Sirgent, historien spécialiste des vampires. L'important, c'est ce que ça représente pour nous, ce qu'il évoque dans notre inconscient. Ça réveille les peurs, les angoisses, les aspirations des gens, l'érotisme, la violence. Je ne trouve pas le vampire effrayant mais, sur le plan commercial, un film effrayant fait beaucoup plus d'argent qu'un film qui ne le serait pas."

De 1967 aux années 1990, une créature tournée en dérision et adoucie

Il faut attendre 1967 et Le bal des vampires de Roman Polanski pour voir des vampires un peu tournés en dérision. C'est encore le cas avec Vampire, vous avez dit vampire ? de Tom Holland, en 1985. Puis une autre tendance apparaît : celle de vampires représentés en tant que personnages sensuels et sexués, comme dans le fameux et baroque Dracula de Francis Ford Coppola en 1992. "Il y a cette histoire de dents", raconte Judith Beauvallet, de la chaîne YouTube Demoiselles d'horreur. Dans le Dracula de Coppola, il n'est pas spécialement dit que les vampires ont des dents pointues. Petit à petit, on va essayer de créer cet aspect 'suceurs de sang' plus sexy, peut-être plus esthétique et, donc, d'enlever ces deux grandes incisives pas très seyantes pour faire des canines pointues. On va essayer de tirer le vampire vers un aspect plus romantique, avec une dimension sexy et plus accessible à tous. Il est plus adouci."

Depuis Buffy et Twilight, un être auquel on s'identifie (presque)

Dernière tendance : celle des vampires attachants et incompris, avec qui le public peut s'identifier et avoir de l'empathie. La série culte Buffy contre les vampires fera beaucoup dans les années 90. Sans oublier la saga romantique Twilight, en librairie puis au cinéma, où les humains deviennent les marginaux.

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