Danemark : victoire du parti populiste
Le Danemark est l'un des 3 pays où les populistes sont arrivés en tête. On dit souvent que ces partis antisystème prospèrent sur le chômage ou le malaise social. Le Danemark en est loin. Il est régulièrement dans le peloton de tête des pays où l'on se déclare heureux ou optimiste. Pourtant, le parti nationaliste, anti-immigration, a réuni plus de un électeur sur quatre.
A première vue, pas un nuage sur le royaume du Danemark. Ici, la bonne humeur semble contagieuse, les incivilités inexistantes. C'est "le bonheur". De très sérieuses études affirment que les Danois sont les plus heureux au monde.
J'apprécie la vie, je bois un verre de rosé.
Pas besoin de voiture, je vais au travail à vélo, je suis heureuse.
Ici on verse entre 40 % et 80 % de ses revenus aux impôts. Sans broncher, car leur bonheur a un prix : l'Etat-providence.
Nous avons un haut niveau de protection sociale. Quand on est malade, l'hôpital est gratuit, et les allocations chômage sont élevées.
Pourtant il y a 2 jours, le pays a vécu un séisme politique. Morten Messerschmidt chante sa vitoire: son parti anti-immigrés, anti-Europe, fait près de 27 % des voix. L'extrême-droite triomphe au Danemark.
Le problème c'est que les immigrés prennent le travail des Danois.
Pour ce chercheur français spécialiste de la société danoise, ce vote traduit surtout un repli sur soi.
Ils pensent que l'Europe est un dangeur pour leur modèle social. Que les contraintes imposées par la Commission risque de leur faire perdre ce modèle social qui fait leur fierté.
Pour la première fois de son Histoire, le pays du bonheur va envoyer quatre députés eurosceptiques au Parlement européen. Mais pas question pour eux de s'allier au FN de Marine Le Pen, jugé trop extrême. Dernier paradoxe dans un pays qui n'en manque pas.
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