Journalisme : Albert Londres et la guerre de 14/18
Albert Londres reste un modèle, une référence pour les journalistes. Il avait couvert la Première Guerre mondiale. Ses papiers sur le front, au péril de sa vie, et malgré la censure, l'ont rendu célèbre.
Les jurés du prestigieux prix Albert Londres ont dévoilé leurs lauréats 2018 lundi 22 octobre à Istanbul, en Turquie. Le 21 septembre 1914, à 30 ans, Albert Londres devenait enfin journaliste sur le terrain. Quand le peuple de Paris se ruait sur la presse, lui, n'en pouvait plus de faire le rédacteur politique. Il voulait être reporter. Et voilà que faute d'effectif, son rédacteur en chef a eu la bonne idée de l'envoyer à Reims (Marne). Fidèle à l'adage qui veut que les grands reporters naviguent rarement dans les eaux du bonheur, Londres et son photographe Moreau arrivent au moment où les premiers obus allemands s'abattent sur la cathédrale.
Rigueur, précision et poésie
Relire ce papier, c'est revisiter les fondamentaux du journalisme. Londres raconte sa progression dans la nuit. La cathédrale devient une personne, on est avec lui dans ses pas, dans ses yeux. Rigueur, précision et poésie, l'article fit sensation, de même que son auteur, pendant 18 années. Avec lui, la mappemonde avait la bougeotte, la plume se trempait toujours dans la plaie, façon de dire que le journalisme est là pour décrire et dénoncer les maux du monde en soubresaut. Albert Londres n'était pas un saint. Amateur de belles tenues et de notes de frais exorbitantes, il changea souvent d'employeur, mais demeura jusqu'à sa mort prématurée, à l'âge de 47 ans, fidèle à lui-même, comme un journaliste digne de ce nom.
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