Cuisine et solidarité : l'initiative d'une restauratrice pour les SDF

L'occasion pour certains de remettre les pieds dans un restaurant, ce qu'ils n'avaient pas fait depuis des années.

Sabine Bijasson jongle avec deux services ce midi. Un pour sa clientèle habituelle, l'autre qu'elle mitonne une fois par semaine a une quinzaine de SDF. Elle propose ce menu aujourd'hui.

Une soupe minestrone avec des saucisses et du lard. Ils auront aussi un couscous et un dessert.

Les commerçants du quartier offrent une partie de la nourriture. Dans une autre vie, elle était détective privée, mais lasse d'annoncer le plus souvent des mauvaises nouvelles, elle a choisi de réchauffer les coeurs en allant vers la cuisine, et vers les autres.

A des moments de ma vie, des mains se sont tendues. C'était important de rendre la monnaie de la pièce aujourd'hui.

Le repas est cofinancé par la clientèle du restaurant. Ceux qui le souhaitent laissent deux euros.

Deux euros, c'est rien, c'est une petite pierre à l'édifice.

Nous, on vient manger, car on peut se le permettre. C'est bien que des gens puissent manger grâce à nous.

Le premier service à peine terminé, changement de décor. Les invités du chef sont déjà là. Ils sont 9 à table aujourd'hui, et tous sont déjà venus. C'est trop bon. Ça fait des années que je n'ai pas mangé au restaurant.

Quand on est dans la rue, des gens qui vous apportent quelque chose, du réconfort, il n'y en a pas beaucoup. Les SDF sont pas bien vus.

Toutes ces personnes ont des choses importantes à raconter. C'est enrichissant de pouvoir échanger avec elles.

L'espace de 2 heures, ils mettent la rue et leurs problèmes de côté. A la fin du repas, chacun reprend sa route, l'estomac plein, et l'esprit un peu plus léger.

A Sotchi, deux nouvelles médailles françaises aux Jeux paralympiques. Dans le Super-G, l'argent pour Solène Jambaqué et l'or pour Marie Bochet.