Cours en anglais, la polémique à l'université
La France a renforcé ses mesures de sécurité autour de ses ambassades. Des diplomates disent que c'est difficile de protéger les ambassades.
David Pujadas : Merci. On en saura plus tout à l'heure.
Le projet de loi qui enflamme les esprits à l'Université. Il facilite le développement des cours en anglais pour attirer les étudiants étrangers. Pragmatisme ou renoncement.
Les étudiants sont français, le prof néerlandophone. Mais en master depuis 5 ans dans cette école de commerce, les cours se font en anglais même quand l'enseignant est français.
Il y a un vocabulaire spécifique a apprendre. A force d'entendre, on finit par ne plus faire la différence.
Ils veulent faire une carrière dans le commerce, alors il faut parler la langue du commerce et c'est l'anglais.
L‘université aussi s'est mise au cursus en anglais, comme la prestigieuse école d'économie de Toulouse. Ici aussi on veut les meilleurs profs quitte à faire des infidélités à la francophonie.
Dans mon université, on a 10% de notre corps enseignant qui est étranger, et qui ne maîtrise pas assez le français pour enseigner en français. Ces gens-la, j'ai besoin de leur permettre d'enseigner en anglais. Si on m'interdit de le faire, ces gens ne viendront plus en France.
Pour ces universitaires, la loi doit autoriser ces cours en anglais. Mais c'est combattu par le député Jacques Millard cet après-midi, au nom de la défense du français. interpellée sur son renoncement à défendre sa langue, la ministre répond au nom de l'attractivité des universités.
Pour accueillir les étudiants des pays émergents, Corée, Inde, Brésil, dans les matières scientifiques, économiques, techniques, ils ne viennent pas en France a cause de l'obstacle de la langue.
Le philosophe Michel Serres s'inquiète de son côté.
Dès lors qu'une langue ne peut plus tout dire, elle est virtuellement morte. Une langue n'est vivante que quand elle peut tout dire. D'enseigner certains types de science ou de technique dans un autre langue enlève à la langue les corpus correspondants.
La polémique est parvenue jusque dans ces labos de génétique de l'université Paris-Diderot. Ces étudiants communiquent en anglais mais chacun a derrière lui de longues années de formation dans sa langue maternelle.
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