Contre les pesticides : privilégier les remèdes naturels
On va consacrer une page aux pesticides. Des alternatives permettent de limiter l'utilisation de ces produits dangereux pour la santé. Cet éleveur de Saint-Pierre-de-Maillé est atteint de la maladie de Parkinson. La Sécurité Sociale l'a reconnu, c'est une affection professionnelle.
Un bâton en guise de canne, Didier Joly va comme tous les matins voir ses vaches. La foulée est hésitante mais l'intention est vitale. Rester actif, vaille que vaille.
Ça m'occupe. Quand je fais ça, je pense pas à autre chose.
C'est bon pour le moral.
Tout à fait.
L'agriculteur ne travaille plus qu'à mi-temps. Atteint de la maladie de Parkinson, il est handicapé à 50 %.
J'ai des raideurs au niveau du cou. Le bras gauche, il va mal. Et la jambe a du mal à suivre.
Les premiers symptômes sont apparus en 2008. Depuis il s'est battu pour que sa maladie soit reconnue commme maladie professionnelle causée par des pesticides.
Beaucoup de ces produits ne sont plus homologués.
Il a gagné ce combat il y a un an.
C'est une victoire oui, mais je peux pas en vivre.
Il a utilisé des pesticides dès le début des années 1980. A l'époque, les tracteurs n'étaient pas adaptés a ces traitements.
La vitre arrière, y en n'avait pas. Des qu'il y avait un peu de vent, ça remontait dans la cabine.
Aujourd'hui les outils ont changé. Son fils est mieux protégé.
Quand il fait un remplissage, il porte ces gants, une combinaison.
L'agriculteur se rend utile sur l'exploitation. A 57 ans, trois ans minimum le séparent de la retraite.
De plus en plus d'agriculteurs, de maraîchers ou d'arboriculteurs tournent le dos aux pesticides. Il y a des alternatives: appliquer les méthodes de grand-mere ou appeler la nature a la rescousse. Les mésanges, par exemple, peuvent être d'une efficacité redoutable.
Dans ce verger de Maine-et-Loire, sont accrochées de drôles de poteries. Des nichoirs au milieu des pommiers pour les mésanges. Elles adorent s'y installer pour pondre. En ce moment dans le verger, il y a de quoi manger pour les oisillons. Le couple alimente ici une couvée de 7 petits.
Pour nourrir ses petits, elle glane les chenilles dans les vergers, ce sont des parasites nuisibles pour la pomme.
La chenille, c'est elle. Les oisillons en raffolent. Les producteurs détestent. Elle détruit les feuilles et le fruit. Pour l'éliminer, les arboriculteurs utilisent des insecticides, jusqu'à 8 traitements par an. Ici, la mésange a remplacé les produits chimiques, plus besoin d'intervenir.
Elle est dans un environnement qui lui plaît, donc elle revient. Moins vous faites d'interventions, plus l'environnement devient correct. Et la mésange n'a pas de problème d'implantation dans les vergers.
Au lieu de pulvériser des insecticides, cet arboriculteur de la Meuse choisit de perturber la reproduction des papillons nuisibles. Ces petits anneaux de plastique diffusent une hormone artificielle qui imite la parfum des femelles. Résultat, le mâle est désorienté. Pas de reproduction, et pas de chenilles pondues dans le fruit.
Avec cette technique, on permet la suppression de 4 ou 5 insecticides. On n'a plus de pommes verreuses depuis 5 ans.
Lorsqu'ils seront mûrs, ces abricots feront le régal d'une sorte de pince-oreille. Pour éviter les traitements contre ce nuisible, le producteur a trouvé la parade, une colle.
L'anneau de glue a été posé l'an passé autour de l'arbre. Le pince-oreille grimpe ici, voit la glue et redescend. Sinon, c'est un insecticide à faire juste avant la récolte, qui va forcément laisser des résidus sur les fruits.
Moins de produits chimiques sur les fruits et légumes, c'est aussi moins de dégâts dans l'environnement. Les alternatives aux pesticides se multiplient : le "biocontrôle". Aujourd'hui, il représente 5 % du marché des traitements de culture. Il devrait être multiplié par 3 d'ici 5 ans.
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