Construction de stades : gigantesques chantiers
La France est-elle saisie par la folie des grandeurs en matière de stades ? Chaque ville souhaite posseder son propre stade. Jamais, les chantiers titanesques n'ont été aussi nombreux. Il y a bien sûr la perspective de l'Euro 2016. La rentabilité des infrastructures est incertaine.
Depuis 3 ans, ils sortent de terre des villes françaises, grandes ou moyennes, bâtis à coup de centaines de millions d'euros : des stades capables d'accueillir jusqu'à 58.000 spectatuers. Des enceintes ultramodernes et toujours plus chères. 104 millions d'euros pour le stade MMArena du Mans, 282 millions pour le grand stade de Lille, inaugure l'an dernier, plus de 400 millions à Lyon pour le complexe OL Land, avec hôtels, restaurants, cinémas, centre d'affaires, etc. La construction devrait être lancée sur ces champs très bientôt. Des investissements colossaux, comme ici à Marseille, censés doper les recettes des clubs et booster l'économie locale.
Un stade est d'abord une source de revenus. S'il est bien construit et répond aux normes, un stade n'est pas un centre de coûts mais de revenus.
A Lille, le grand stade a coûté 282 millions d'euros. Il doit accueillir événements sportifs et concerts. La Ville a confié sa construction à un promoteur privé. En échange, elle lui verse un loyer annuel de 9,5 millions d'euros. Durée de bail : 31 ans. Le partenariat public-privé est un mode de financement qui fait grincer des dents certains élus.
Quand le privé veut le gigantisme, il n'a qu'à le financer. Ce n'est pas aux collectivités locales de le faire. Elles n'ont pas à assumer un risque sportif.
Ces contre-performances sont arrivées au club du Mans. Inauguré il y a 2 ans, le nouveau stade de 25 000 places est désert. Après sa rétrogradation en Ligue2, le club n'a cesse de s'endetter. Les caisses sont vides et la Ville ne peut plus payer le promoteur. Avec une dette de 14 millions d'euros, le club vient d'être placé en redressementjudiciaire.
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