Condoléances turques aux Arméniens : pas une "reconnaissance", selon Aznavour
Le chanteur franco-arménien estime qu'il s'agit encore moins "d'une présentation d'excuses" au sujet du génocide de 1915-1917, qui a fait entre 1 million et 1,5 million de mort.
Il n'est pas convaincu. Le chanteur franco-arménien Charles Aznavour estime que les "condoléances" présentées mercredi 23 avril par le Premier ministre turc "aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915", ne doivent pas être lues "comme une reconnaissance, et encore moins comme une présentation d'excuses".
Recep Tayyip Erdogan a présenté ces condoléances à l'occasion du 99e anniversaire des massacres visant cette communauté sous l'empire ottoman, qui ont fait plus d'un million de morts et qui sont qualifiés de génocide par la plupart des historiens. "L'humanisme qui doit présider aux relations entre les peuples, et plus largement entre les gens, voudrait que cette déclaration soit un premier pas vers un dialogue qui nous était refusé depuis cent ans", explique l'artiste dans un communiqué.
"Il y a des causes qui ne méritent pas la demi-mesure"
"Pour autant, la prudence amènerait à penser que cette expression de condoléances est motivée par d'autres considérations que ce dialogue tant voulu pour la vérité historique", poursuit-il. Et de citer "une simple volonté personnelle à vouloir se montrer un homme politique prétendument 'ouvert'".
"Il y a des causes qui ne méritent pas la demi-mesure et encore moins la moindre ombre d'hypocrisie", affirme encore Charles Aznavour, bientôt 90 ans. Faisant allusion à sa "nature optimiste d'éternel artiste", il dit néanmoins vouloir croire "en l'installation d'un dialogue entre les deux parties, permettant de faire face aux réalités du fait historique".
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