Cinéma : Luc Besson, "Lucy", son dernier film
Quel est le vrai pouvoir de notre cerveau? C'est le coeur du sujet de la dernière grande production signée Luc Besson, qui arrive sur les écrans ce mercredi. Un film qui déménage avec un casting de stars: Scarlett Johansson et Morgan Freeman. Bonsoir Luc Besson. D'abord bravo, car le film fait un carton aux Etats-Unis. Ça fait plaisir à voir, car c'est une production presque 100% française. Vous vous attendiez à un tel succès.
L. Besson : On ne s'y attend jamais. Mais ça fait plaisir! Quand ça arrive une fois dans sa carrière, c'est un bon moment. L'été, c'est là où tous les blockbusters sortent.
Oui, vous faites mieux.
L. Besson : Non, mais chaque semaine il y a un No 1 et en ce moment, c'est nous.
J'ai trouvé que c'était un condensé de vos meilleurs films.
L. Besson : Ah bon? Je crois que je ne vis pas avec les références des autres films. J'essaie toujours de me projeter devant. Cette histoire, ce qui m'intéressait surtout, c'est que cela pourrait arriver à n'importe qui. Il arrive à Scarlett Johansson quelque chose d'extraordinaire.
C'est bourré d'effets spéciaux et le sujet est absolument passionnant. On bande-annoncemt la bande-annonce. "Qu'est-ce que vous m'avez fait à l'estomac.
On a juste glissé un paquet dans ton ventre. Tu vas transporter quelque chose qui nous est très précieux.
Onamis.
On a mis une poche d'un kilo dans mon ventre. Enlevez-la, ça.
On estime que la plupart des humains n'utilisent que 10% de leurs capacités cérébrales. Imaginez si nous pouvions atteindre 100%. Ça commencerait à devenir intéressant! J'utilise 28% dé mes capacités cérébrales. J'arrive a ressentir chaque chose vivante.
Depuis une heure.
Qu'est-ce qui se passera quand elle sera a 100%.
Je n'en ai aucune idée!.
Ça sort mercredi. C'est très efficace. Le sujet est passionnant, pourquoi vous être intéressé aux pouvoirs du cerveau.
L. Besson : J'ai eu une conversation, il y a une dizaine d'années, avec une jeune femme, un professeur qui m'a fasciné. Elle m'a ouvert sur ce sujet, j'ai commencé à lire des articles, des bouquins, puis j'ai rencontré d'autres professeurs. Je me suis fait aider par des professeurs de médecine bien connus. Cela me passionnait, juste le fait de savoir qu'une petite cellule de votre corps peut envoyer 1.000 signaux électriques par seconde. Et notre corps en contient des millions. On est un réseau Internet à nous tout seuls et on n'a pas accès a ces informations. Qu'est-ce qui se passe quand on commence à y avoir accès.
Vous travaillez sur ce film depuis.
L. Besson : Oui, je suis un peu lent. Il faut bien cerner son sujet, on ne peut pas dire n'importe quoi non plus. Il y a des théories qui sont fausses dans le film, par exemple le fait d'utiliser 10% de notre cerveau, c'est une théorie des années 60. Mais on n'utilise que 15% de nos neurones en même temps.
Le choix de Scarlett Johansson, on sait que les rôles féminins sont importants dans votre cinéma. Pourquoi elle? C'était le bon casting selon vous? Je crois qu'Angelina Jolie était pressentie.
L. Besson : J'ai entendu ça une fois aussi. Non, j'ai rencontré plusieurs actrices, et j'avais besoin d'une véritable actrice, intelligente, qui comprenne le script, ce qui était le cas. Elle avaü avait envie du personnage. On a beaucoup bossé ensemble. Elle voulait ce personnage, et on s'est bien entendu dès le début.
Elle l'incarne vraiment très bien. Alors figurez-vous qu'on a mené notre petite enquête, car le sujet nous a aussi fascinés.
"J'ai absorbé une grande quantité de CPH4 de synthèse. Ça va me permettre d'avoir accès à 100% de ma capacité cérébrale.
Et si au lieu d'une petite partie, on utilisait TOUT notre cerveau? Ça donnerait quoi.
"Vous contrôlez métabolisme.
Oui, je peux aussi contrôler le courant électrique et les champs magnétiques: télévision, téléphoné.
Science-fiction ou réelle possibilité? Jusqu'où cet organisme de mystérieux peut nous entraîner? A contrôler les objets ou les gens par la pensée, comme Lucy. Et pourquoi pas? De manière beaucoup moins spectaculaire, on peut déjà le faire. Ce spécialiste en neurosciences m'équipe d'un casque à électrodes. Il me demande de me concentrer sur ce cube orange.
Vous allez penser très fort que vous poussez le cube vers le fond.
Je m'exécute. Et ça marche. Je peux même le faire tourner. L'ordinateur reconnaît les impulsions électriques liées à ma pensée et les traduit. Les capacités de Lucy restent pure fiction mais l'idée selon laquelle le potentiel du cerveau est infini tient le choc, selon le chercheur.
On a l'impression qu'elle anticipe les coups, que sa gestion de l'espace et du temps est modifiée. On le fait assez souvent! Quand quelque chose nous embête, le temps paraît très long. On module notre perception du temps.
Impossible de dire comme dans le film que nous n'utilisons que 10% de notre cerveau, car nul ne peut aujourd'hui quantifier le potentiel de l'organe le plus méconnu de notre anatomie.
Voilà pour notre enquête. C'est assez bluffant.
L. Besson : La première Lucy, qui a 3 millions d'années, son cerveau faisait 400g. En 3,5 millions d'années, d'années, on a pris un kilo. Maintenant, contrôler 100% de son cerveau, cela fait peur. Mais si on pouvait contrôler un peu plus notre cerveau, je pense qu'on ferait moins de bêtises. 3 ou 4% de plus ne feraient de mal à personne.
Vous dites qu'un film, c'est un investissement personnel. On y laisse un peu de soi.
L. Besson : Oui. Là, j'ai laissé beaucoup d'énergie et de temps par exemple. C'est un choix. On donne vraiment tout ce que l'on a quand on fait un film. Même si ce n'est que pour le plaisir des spectateurs.
Est-il vrai que vous vous réveillez tous les jours à 4 heures du matin et que vous travaillez sur vos scripts, vos productions.
L. Besson : J'aime bien travailler le matin.
Ce soir, on n'a pas fait exprès mais à 20h40, on diffuse "Le 5e élément". Cela reste un de vos meilleurs souvenirs de cinéma.
L. Besson : Tous mes films sont des bons souvenirs! Celui-là, c'est un gros souvenir, c'était surtout: est-ce que l'on peut faire de la science-fiction et en rire? Je voulais que le film soit assez drôle. Il y avait vraiment un casting d'enfer, c'était très agréable.
On parle beaucoup de la France qui va mal, vous incarnez la France qui gagne, qui s'exporte, qui a réussi. Vous côtoyez plein de stars d'Hollywood, de réalisateurs. La France fait encore rêver.
L. Besson : Je ne sais pas. Je sais que j'aime mon pays, je suis sorti de ce terreau comme Truffaut, Jean-Jacques Annaud. C'est un terreau très favorable a l'artistiqué, au cinéma et a l'art en général. Je suis reconnaissant a mon pays et j'essaye de l'honorer à mon petit niveau. Après, je ne sais pas si il fait encore rêver ou.
Merci Luc Besson. Il faut aller voir "Lucy" mercredi dans les salles. Merci de votre fidélité. Dans un instant, la météo, suivie du "Cinquième élément", Luc Besson encore. Et puis une dernière image du Festival interceltique de Lorient avec la Grande parade aujourd'hui. 3.000 artistes ont défilé dans les rues devant 60.000 personnes. Passez une très belle soirée, à demain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.