Chine : les rizières en terrasse du Yunnan désormais classées à l'Unesco
Un voyage maintenant dans un décor millénaire. Il s'agit des rizières en terrasse du Yunnan en Chine. Un paysage somptueux que l'Unesco a voulu protéger en le classant il y a quelques mois au patrimoine mondial de l'humanité. Est-ce une garantie de perrenité ? Ce n'est pas si sûr.
Pour atteindre les rizières en terrasse du Yunnan, il faut 8 h d'une route au bord de précipices. Et on arrive devant ce paysage grandiose. Si le temps est couvert, on croirait une de ces peintures chinoises, à l'encre de Chine, un dégradé subtil de noir et gris. S'il y a des nuages, le paysage prend un ton mystérieux, nimbant les villages aux toits de chaume des Hani d'un halo.
Le paysage change avec le temps. Chaque jour, c'est différent. En un jour, on peut vivre les quatre saisons.
Deux groupes ethniques, les Hani et les Yi, se partagent ces vallées depuis des siècles, obligés pour vivre de construire ces terrasses.
C'est pas pour faire joli, c'est pour avoir plus de terrains à cultiver pour survivre.
Il y a 1.200 ans, les ancêtres des agriculteurs d'aujourd'hui ont coupé la montagne en tranches. Avec la térré récupérée, ils ont fait dés digues formant ces rizières parfois sur de minuscules parcelles. Ici, le climat, proche de celui du Vietnam, ne permet qu'une récolte de riz par an. Les femmes font les corvées de bois. Les cochons sont un capital pour qui on ramasse les mauvaises herbes. Ils sont si pauvres que le gouvernement donne les pommes de terre. Mais tout change. Le classement de ces terrasses au patrimoine mondial de l'Unesco, en juin 2013, pourrait changer le mode de vie séculaire des habitants. En drainant des touristes en masse. Déjà, la région se couvre de chantiers. On construit partout, et n'importe comment.
Ils font bâtir des maisons pour les louer comme hôtel ou commerce. Ils parient sur les touristes.
Le danger est que Hani et Yi abandonnent leurs terrasses, de faible rapport, pour devenir vendeurs, hôteliers, restaurateurs. En voulant protéger ces paysages, l'Unesco en aurait précipité la fin.
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