Chantier LGV : le retour des retraités
Selon ce député, il y aurait d'autres effets pervers. Les délocalisation seraient en augmentation, tout comme le travail au noir, qui échappe à l'impôt.
Des retraités continuent a travailler en Allemagne, parfois par nécessité, parfois par goût. Dans certaines filières, la France, elle aussi, connaît un tel phénomène. Sur certaines lignes à grande vitesse de la SNCF, ils ont 68, 71, voire 75 ans, et ils ont repris du service.
Dans son camping-car ce matin, le réveil a sonné à 4h30. Ce retraité n'est pas en vacances mais en mission sur un chantier. Se lever tôt, ce n'est pas un problème, même à 68 ans.
C'est pas trop dur.
Non au contraire, le matin on est bien.
Direction le chantier de la LGV Tours-Bordeaux. Jacky Hombert a repris le travail il y a un an pour gagner plus d'argent. Une retraite de 1.500 euros et des missions d'intérim. Des revenus multipliés par deux et le plaisir de retrouver les copains.
Vous connaissez tout le monde.
Oui. Norbert c'était mon camarade dans le Nord.
Sa spécialité : la niveleuse. Un travail dé précision au cm prés.
Les sols ne sont pas les mêmes. C'est un métier que j'aime bien, je suis occupé.
C'est ce conducteur de travaux qui l'a fait venir de l'Est de la France Il faut des années pour bien se former.
Pourquoi c'est difficile de former.
Il y a des jeunes motivés. Après c'est un métier qui demande beaucoup d'implication. Il faut partir loin de chez soi, souvent pour des périodes longues. Certaines personnes ont du mal à vivre ça.
Antoine Grzegorek n'a jamais quitté les chantiers. A 75 ans, on lui propose encore des missions. Les jeunes n'imaginent pas travailler aussi longtemps.
75 ans sur une machine, ça fait beaucoup.
Non pourquoi? Je me sens bien.
Son métier, une passion, il a bien du mal à la transmettre.
T'as pas envie de conduire la niveleuse.
Non, ce n'est pas une machine qui m'intéresse.
Si tu écoutes, à 75 ans on te retrouvera là.
Après le travail, les anciens aiment se retrouver au café. Avec l'argent des missions, ils vont se payer des voyages. Jacky Hombert a pu offrir un cheval à sa fille de 14 ans.
Je l'ai acheté ici à un gars du coin.
Avec l'argent du chantier.
Oui c'était ce que je gagne.
Quand on leur demande s'ils ne prennent pas la place de jeunes chômeurs.
Si vous trouvez un jeune qui veut prendre ma place, je vous jure, je m'en vais. Mais y'a personne.
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