Calais : le ras-le-bol des chauffeurs-routiers contre l'immigration clandestine

Notre enquête est consacrée au ras-le-bol des chauffeurs-routiers face aux nouvelles méthodes de l'immigration clandestine. Nous vous parlions en juillet de l'afflux des migrants à Calais. Pour traverser la Manche, beaucoup tentent leur chance en se glissant dans les remorques, provoquant accrochages et bagarres. Les routiers se disent excédés.

Ils agissent en plein jour, sans plus chercher à se cacher. Des migrants n'attendant même pas que les camions s'arrêtent, pour se faufiler dans les remorques. Tous les jours à Calais, 5.000 camions attendent d'embarquer ici pour l'Angleterre. Juste à l'entrée du port, les migrants sont au bord des routes Au moins un millier, selon la préfecture. La même scène se répète tous les jours. Nous en avons été témoins ce matin en roulant près du port. Ce camionneur en chemise blanche descend précipitamment. Il ouvre le battant et 7 clandestins sortent immédiatement. Ils ont pris ce camion au hasard, sans savoir s'il allait vers leur destination, l'Angleterre.

Parfois, on va en Belgique, et on revient. On va en Hollande, en Allemagne.

Vous ne savez pas où ils vont.

Non, on ne sait pas. J'essaie, je me fais prendre et je recommence. Soit j'y vais, soit je meurs.

Pour les camionneurs, vérifier leur véhicule est devenu le premier geste du matin.

Vous voyez ça ? ils ont coupé la bâche pour voir à l'intérieur, et savoir où se cacher. A l'entrée du port, il y en a 200.

Ils entrent par dessus et déchirent.

Je fais mon travail, je n'ai rien a voir avec l'immigration.

Calais-Douves, Duvres Calais.

Depuis 28 ans, ce chauffeur fait le trajet.

Il y en a plein, partout. Le matin, à 6h, certains sont montés. J'ai crié et j'ai dit vous sortez J'ai réussi à les faire sortir.

Comme ce chauffeur routier avec une barre de fer. La hantise des intrustions est telle que les routiers se barricadent Chaque nuit, 150 camions entrent ici 8 clandestins ont réussi à passer.