Cac 40 : de moins en moins français

Notez qu'Yves Calvi revient sur le sujet à 22h50 dans "Mots croisés". a conclu un accord de reprise. C'est le fameux CAC 40 mais faut-il parler d'entreprises françaises ? La part détenue par les fonds étrangers atteint quasiment les trois-quarts. Faut-il s'en alarmer.

La tour Total trône dans le quartier de La Défense. Un signe de puissance pour la première société française. Française ? Plus vraiment si on regarde son capital. Selon le directeur financier, il y a 30% d'actionnaires tricolores.

Sans tous les capitaux étrangers, Total n'existerait pas telle qu'elle est. Ce serait une petite Total. Sa valeur boursière, c'est une centaine de milliards. Il n'y a pas d'entreprise ayant 100 milliards placés en France.

D'autres géants sont aussi détenus en majorité par des étrangers: Michelin, Publicis, ou le cimentier Lafarge. Les fonds français diminuent dans le CAC 40, le les 40 premières entreprises françaises cotées en Bourse. 34% il y a 2 ans, 26% aujourd'hui. Après les crises, les Français n'ont pas retrouvé le goût des marchés, cédant la place aux étrangers.

Les Américains, 33% avec leurs fonds d'investissement pour les retraités, les Britanniques, 13%, et la Norvege, 7%, petit pays qui place ses revenus du pétrole. Puis il y a d'autres fonds européens, asiatiques ou du Moyen Orient.

Faut-il s'en inquiéter ? Pour ce financier, impossible sans les fonds étrangers de trouver assez d'argent pour la recherche, le rachat de concurrents ou la conquête de marchés.

Le retour de la confiance des investisseurs étrangers est positif. Les champions français peuvent se développer à l'étranger.

Mais selon cet analyste, certains investisseurs pourraient se transformer en prédateurs, et les sociétés françaises perdraient le contrôle.

Un raid sur une société, ça s'est déjà produit, peut fragiliser son développement. On se souvient d'Arcelor avec Mittal, Pechiney avec Alcoa. Des fleurons français qui ont été dépecés et sont partis à l'étranger.

Le risque de rachat est limité pour les poids lourds. Chez L'Oréal ou LVMH, le capital des fondateurs agit comme un rempart. Comme la part de l'Etat chez EDF ou GDF. Ces fleurons devraient continuer a faire partie du paysage français.

Sachez que l'ancien numéro deux de Renault, Carlos Tavares, 55 ans, va devenir le numéro deux de PSA Peugeot-Citroën.