Bretagne : portrait de Nadine Hourmant, figure du syndicalisme
Nouvelles manifestations en Bretagne aujourd'hui dans Pagroalimentaire. Le plan annoncé hier par le gouvernement n'a pas calmé les inquiétudes. Comme chaque mouvement social, celui-ci a une figure, un visage en particulier. Il s'agit de Nadine Hourmant, 41 ans, dont 23 passés chez Doux. Aujourd'hui, elle est aux avant-postes.
Nadine Hourmant est une femme pressée. Toujours souriante. Mais derrière la mère de famille, il y a la syndicaliste, cauchemar des patrons depuis 2 ans.
Je pense qu'il y a des gens qui sont responsables de cette situation-là, et qu'on a couvert pendant des années, et ça c'est injuste. C'est pas à moi qu'il faut dire bravo, c'est à vous, parce que si vous êtes là, c'est que vous avez envie d'y croire. Il faut continuer à vous exprimer.
Le patron m'a poussée un peu dans le syndicalisme. Moi, je suis une révoltée, j'assume ce que je fais. Aujourd'hui, on ne peut pas continuer comme ça, c'est ça qui m'indigne.
Entre deux manifestations, Nadine passe à son entreprise en redressementjudiciaire. Depuis 23 ans chez Doux, elle emballe des poulets. Mais dans le local syndical, c'est elle le patron.
Tu vois avec elle.
Y a rien à dire, elle est énergique.
Lundi dernier, son combat pour l'emploi en Bretagne a pris une ampleur nationale. Sur un barrage, face à une élue, elle craque.
C'ést pas prémédité, c'est venu spontanément, peut-être à cause d'une remarque qu'elle avait faite avant en disant qu'aujourd'hui en France le coût du travail était trop cher. Quand on sait comment les salariés sont payés dans Pagroalimentaire ! J'ai pas 1300 euros de salaire avec 23 ans d'ancienneté.
Depuis 2 ans, Nadine Hourmant passe plus de temps avec son portable qu'avec sa famille.
Les enfants subissent un petit peu par rapport à nos allers-retours. J'ai mangé un repas chaud en famille dimanche a midi. Depuis.
Nadine continuera son combat contre les licenciements. Son engagement, elle le vit tous les jours au service des autres.
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