Brésil : avant la Coupe du monde de football
Direction Rio. La France pourra vibrer en juin lors de la Coupe du monde de football. Les organisateurs et la communauté française sur place se sont réjouis de la qualification des Bleus. Le Brésil a investi plus de 14 milliards pour l'événement. Mais la population s'interroge sur les retombées de cet investissement.
Dans moins d'un an, le Brésil accueillera les fans de football, et dans deux ans, ceux des jeux Olympiques. Un doublé que le pays, en plein développement, n'a pas l'intention de rater. Au pays de la samba, c'est une autre musique qu'on entend. Nous sommes sur le plus gros chantier public de la ville, une immense passerelle pour bus de plus de 40 km à un million d'euros.
Le pont que nous construisons va aller jusqu'à l'île du gouverneur, la où se trouve l'aéroport international.
Il est l'ingénieur de cet ouvrage choisi pour transporter les fans de foot, mais sa fierté, c'est qu'il va servir aux Brésiliens.
Il ne faut pas voir ces travaux comme un simple embellissement pour le Mondial. Ce pont va revitaliser la ville. Ici, c'était abandonné. Un pari pour l'année qui vient et celles à venir. Il n'y avait jamais eu de transports publics de cette taille avant.
Des travaux qui créent des emplois. Plus de 5.000 ouvriers comme José.
Les premières années, il n'y a pas eu beaucoup d'investissement public. Beaucoup de gens ont du travail désormais avec le Mondial et des JO.
Au pays du ballon rond, le Mondial et ses millions d'euros de travaux, ne font pourtant pas que des heureux. Le mythique stade de Maracana est en pleine rénovation, avec 3 ans de travaux très controversés, et plus de 600 millions d'euros investis. Autour, taxis et commerçants agonisent. Ce restaurateur n'arrive plus a survivre.
C'est en travaux depuis des années. Ça coûte des millions en corruption. Pendant ce temps, personne ne vient. J'ai dû renvoyer mes employés.
Sa femme a le sentiment qu'ils ne profiteront jamais des retombées économiques de la Coupe du monde. La faute aux règles strictes imposées par l'Etat et la FIFA.
On ne vend déjà rien et ça ne va pas s'arranger pendant le Mondial. On n'aura pas le droit de vendre de l'alcool pendant les matchs. C3. va causer notre ruine.
A quelques mètres du stade où se déroulera la finale du Mondial 2014, se trouve cette favela : le gouvenement veut détruire une partie de ce quartier populaire et construire un parking. Des centaines de familles sont menacées d'expulsion.
Dans son quartier à moitié détruit, Evalda Bezerra est une des dernières résistantes.
Tout le monde a été expulsé ici. La mairie va venir avec les bulldozers. Tous ces débris attirent les moustiques et les rats. J'ai failli mourir de la dengue l'an dernier.
Pas question d'abandonner la bataille contre cette Coupe du monde qui coûte beaucoup trop cher aux Brésiliens, selon elle.
Cette Coupe du monde nous porte préjudice. Notre favela a plus de 40 ans d'existence. Et un jour, la mairie nous expulse ? C'est pas normal.
Evalda Bezerra jure qu'elle ne soutiendra pas son équipe nationale, lors de ce Mondial 2014, déjà promis à être le plus cher de l'histoire.
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