Boissettes : conflit et bruits de cloches
Jusqu'à présent, la vie de Boissettes, en Seine-et-Marne, s'écoulait paisiblement, rythmée par le tintement des cloches de l'église. Mais une lourde bataille juridique a divisé ce village de 400 habitants. Un riverain excédé par le bruit des cloches qui sonnaient toutes les demi-heures, a saisi la justice. Et depuis le 1er janvier, le carillon de l'église est réduit au silence.
Les gens du village ont toujours vécu au rythme de la cloche de l'église. Boissettes a une heure de Paris, 480 âmes, et une cloche qui égrenne les heures de jour comme de nuit.
A midi quand on est dans le jardin, on aime l'entendre.
Une musique charmante mais on doit se plier à la loi.
La petite musique a fini par titiller les nerfs d'un couple venu de la ville pour couler des jours paisibles en face de l'église. Les 12 coups à minuit s'en était trop. Le couple demande l'arrêt des cloches la nuit. Le maire refuse. La justice tranche au nom de la séparation de l'église et de l'Etat, les cloches ne doivent plus sonner du tout pour donner les heures. Comme il n'y a plus de curé, c'est l'adjoint au maire qui vient éteindre le clocher. La cloche c'est un interrupteur. Le village n'en finit pas de perdre ses repères.
Nous avions un commerce, il a fermé. Nous avons eu le regroupement pédagogique, l'école a fermé. Il restait l'église avec une messe tous les mois et demi. Et puis cette cloche qui faisait battre la vie du village.
Le couple qui a obtenu l'arrêt des cloches se terre dans le silence pour ne plus alimenter la guerre du clocher. Les gens du cru ne décolèrent pas.
Je suis folle.
Vous avez l'air remontée comme une pendule.
Tout à fait, entendre les cloches c'était formidable pour moi même la nuit, cela me donnait un repère. On ne vient pas dans un village si on ne peut pas entendre ça. Nous on est venu pour ça, les bruits, les odeurs de crottins.
Les cloches de Boissettes sonnaient depuis 4 siècles. Il aura fallu un couple de citadins qui rêvait de silence pour en venir à bout.
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