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Belle-Ile-en-Mer : visite à l'hôpital

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Article rédigé par franceinfo
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Belle-île-en-Mer, Bretagne : 5 200 habitants à l'année, 35 000 en été. 4 médecins généralistes et un hôpital, où l'on soigne tous les maux de l'été. 24 h dans cet hôpital, c'est l'immersion de ce vendredi soir.

45 minutes de bateau depuis Quiberon pour la plus grande des îles bretonnes. Son charme a attiré autrefois Claude Monet ou Sarah Bernard. Aujourd'hui, 360.000 visiteurs font chaque année la traversée. Belle-Ile, ses côtes découpées, ses sentiers côtiers, ses ports, ses phares et son hôpital. Avec son sac à dos et ses tennis, il a des allures de touriste, mais il est médecin : c'est l'un des 4 généralistes de l'île. 5.200 habitants a l'année et jusqu'à 35.000 pendant les vacances. C'est son premier été ici. Avant, il était médecin de campagne. Des consultatsions a la chaîne, alors il voulait changer.

J'avais des journées marathon. Ici, c'est assez relax.

Relax ? Pas longtemps. Première urgence à 9 h du matin. Une Belliloise de 98 ans vient de tomber chez elle. Elle sera hospitalisée à l'étage. La salle d'attente se remplit de touristes. Roméo, 5 ans, s'est cassé le bras juste avant les vacances. Son plâtre est trop serré.

Ça fait du bruit. Il ne faut pas avoir peur.

Refaire un plâtre, réhydrater une personne âgée, prendre en charge un infarctus, un médecin doit tout faire ici.

On rend vraiment service aux gens. On fait une radio ? Tu es prêt.

Romeo repartira avec un nouveau plâtre et le droit de se baigner. Il pourra retrouver les plages aux eaux transparentes et de sable fin, qui font le bonheur des enfants, en général. Pas celui d'Hélène, 5 ans, qui s'est cognée le pied sur un rocher. C'est une fracture du gros orteil. Cette manipulatrice radio est presque retraitée. Elle vit sur le continent, mais vient ici chaque été depuis 7 ans en renfort.

Des marcheurs se font des entorses.

Grands classiques à Belle-Ile, les accidents de vélo ou de voile. Cette adolescente s'est cognée la tête en bateau. Traumatisme crânien, et impossible de vérifier sur place. Il faut aller sur le continent et là, une seule solution.

On prend zéro risque.

Chaque année, l'hôpital demande entre 80 et 100 évacuations par hélicoptère, surtout l'été. Midi à Belle-Ile, les terrasses se remplissent. C'est la fin du marche, bientôt l'heure du déjeuner, sauf pour le docteur.

Un autre patient vient d'arriver.

Une infection du pied pour ce randonneur breton.

Tirez la langue. Vous êtes bien hydratée.

Une malade chronique, hospitalisée entre ses chimiothérapies. Retour en salle de soins pour une plaie au bras d'une femme de 92 ans, dont 43 années de vacances à Belle-Ile, et cinq points de suture.

C'est pire que de faire une boutonnière à la main.

Une occasion d'apprendre, pour la jeune infirmière. Une infirmière supplémentaire pour aider les médecins pendant l'été. Ce Hollandais s'est coupé le pouce. C'est Justine qui s'occupe du pansement. Diplômée depuis une semaine, elle a choisi Belle-Ile.

J'aime bien l'ambiance. J'apprends beaucoup de choses.

A 21 h, quand elle pose sa blouse, Justine peut profiter de sa soirée.

On peut se promener. Ça change du continent. C'est sympa.

A l'heure où le soleil se couche, l'hôpital veille. Au milieu de la nuit, aux urgences, Mélanie, 30 ans. Elle vit à Belle-Ile et attend son premier enfant. Elle ressent de fortes contractions un mois avant l'accouchement. Sauf urgence, on n'accouche plus à Belle-Ile, la maternité est fermée Pour décider s'il y a urgence ou si elle peut attendre le bateau du matin, elle parle au médecin régulateur sur le continent.

Ça s'est calmé, mais ça ne s'arrête pas.

Pas question de prendre de risques. Ce sera l'évacuation en hélicoptère a 4 h 30 du matin. Une mesure de précaution : Mélanie n'a pas accouché cette nuit. Sa petite fille devrait naître dans les jours qui viennent, et grandir à Belle-Ile.

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