Bangladesh : plongée dans l'atelier des marques occidentales
C'est une population interchangeable.
La justice a par ailleurs ordonné la confiscation de biens saisis.
Enquête sur Fiona, cette fillette de 5 ans disparue dimanche dans un jardin à Clermont-Ferrand. Le parc a été à nouveau fermé, inspecté et débroussaillé. Des photos de l'enfant ont été distribuées pour susciter des témoignages.
Un document sur l'envers du décor des marques de vêtements.
Une cellule proche d'Al Qaïda démantelée en fin de semaine dernière en Egypte préparait des attentats suicides contre les ambassades de France et des Etats-Unis au Çaire. C'est l'agence égyptienne Mena qui l'affirme. Trois activistes ont été arrêtés. Il y a trois semaines, un immeuble abritant un atelier géant s’écroulait au Bangladesh, faisant plus de 1.000 morts. Une de nos équipes est retournée sur place.
Ils n'auront pas eu le temps de porter le deuil. A 8H du matin, les rues de Dhaka grouille de monde. Ces milliers d'hommes, femmes et enfants, ouvriers du textile, se rendent au travail. Rien n'arrête la "machine à tisser" bangladaise.
On sait tous que ça peut arriver à nouveau à tout moment, ce n'est pas une question de conditions de travail, c'est une question de vie ou de mort.
Dès que le travail commence, les rues se vident. Nous visitons en caméra cachée l'un de ces ateliers. Ce qui nous frappe : les difficultés d'accès en cas d'évacuation. A chaque étage, une foule silencieuse, payée 30 euros par mois Devant eux, des vêtements, tous destines à l'expert. Certains revendeurs nous sont familiers comme Lidl ou Aldi. Ces "usines" sont des immeubles résidentiels, pas bâtis pour supporter le poids des machines et de la main-d'oeuvre. Le système électrique relève du bricolage. Les incendies sont fréquents et meurtriers. Il y a bien quelques extincteurs, mais les lances d'incendie sont hors d'usage.
Je ne peux pas vous parler, vous voyez avec Ie patron.
Silence dans les ateliers, prières à l'extérieur. Alors que le drame du Rana Plaza il a fallu transformer cette école en morgue pour entasser les 1120 corps tirés des décombres. Au milieu des corps des "victimes de la mode", la parole se libère.
L'autre jour, 900 ouvriers sont morts dans un incendie, ça suffit ! Combien de vies va-t-il falloir sacrifier pour que le monde ouvre les yeux.
Ouvrir les yeux sur les conditions d'existence de 4 millions d'ouvriers Entassés dans ces bidonvilles pollués par les rejets toxiques des usines qui les font vivre.
Mes 3 fils sont dans le textile, et moi je travaille sur les chantiers. Je sais comment sont construits ces immeubles. Je suis inquiet pour mes fils car s'il y a un accident, ils n'auront aucune chance.
Le secret de fabrication de nos T-shirts bon marché tient a ces constructions fragiles où l'on économise sur les matériaux. Et où on ajoute 4 étages à des immeubles dont les fondations n'en supporteront que trois. Cela nous sera confirme par des rescapés du Rana Plaza.
On avait vu les fissures sur les murs et on avait peur. Dès que le générateur s'est mis en route, tout s'est mis à trembler, et l'immeuble s'est effondré sur nous.
On pourrait espérer que sur les ruines du Rana Plaza, l'industrie du textile bangladaise se reconstruise sur des bases saines. Mais dans ces ateliers, au contraire, on redoute qu'après ce drame de trop, le pays se retrouve abandonné pour cause de "mauvaise publicité". Beaucoup s'y fournissent depuis des années comme Intersport. Ce propriétaire d'atelier dénonce l'hypocrisie des acheteurs internationaux.
Chaque année, le prix des matières premières et des salaires augmente. L'an dernier, ils achetaient un T-shirt 3 dollars. Cette année, ils veulent le même pour 2,50 dollars.
Le Bangladesh espère au contraire que les grands donneurs d'ordre resteront sur place et réduiront leur marge pour permettre une amélioration des conditions de travail. Si le made in Bangladesh ne faisait plus recette, le pays perdrait 15 milliards d'euros par an, et des millions d'emplois.
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