Entraînement, exigence, bienveillance... Découvrez la méthode d'un lycée parisien pour faire progresser ses élèves jusqu'au bac
Le gouvernement publie mercredi le palmarès des meilleurs lycées de France. Ce classement valorise notamment les établissements qui font progresser leurs élèves en vue du bac, comme le lycée Gabriel Fauré à Paris.
Qu'est-ce qu'un bon lycée ? Le ministère de l'Éducation nationale publie, mercredi 21 mars, ses Ival (pour "indicateurs de valeur ajoutée"), c'est-à-dire son palmarès des 4 200 établissements en France. Ce classement va au-delà des seuls taux de réussite au bac : il valorise les lycées qui font progresser leurs élèves en vu de l'examen.
Par exemple, le lycée Gabriel Fauré, régulièrement mis à l'honneur, est à nouveau remarqué cette année. Cet établissement du 13e arrondissement de Paris est pourtant bien moins connu que le célèbre lycée du 5e arrondissement, Henri-IV.
En ce moment, Ève Belin a deux casquettes. La première, c'est coordinatrice des travaux d'agrandissement du lycée Gabriel Fauré : "Je suis beaucoup sur le chantier", explique-t-elle, montrant son casque a portée de main dans son bureau. La seconde casquette, c'est proviseure de cet établissement de 600 élèves dans le quartier asiatique de Paris où le chemin vers la réussite est l'objectif prioritaire.
Pourtant, quand ils arrivent de 3e, les élèves sont loin d'avoir l'excellent niveau de ceux qui fréquentent le lycée Henri-IV, à quelques stations de métro de là. "Scolairement, à l'arrivée, on n'a pas de très bons élèves, mais on a d'assez bons élèves en fin de seconde", indique Ève Belin. Le lycée affiche près de 90 % de réussite au baccalauréat.
Travailler six jours par semaine
Pour y parvenir, il n'y a pas de secret : il faut faire travailler les élèves. La proviseure détaille le programme : "Les élèves de seconde ont très régulièrement des épreuves de deux heures et des devoirs communs, détaille-t-elle. Pour les élèves de première, il y a un entraînement sur toutes les disciplines qui sont épreuves d'examen : beaucoup de devoirs le vendredi après-midi ou le samedi matin. Quant aux terminales, [ils ont] des devoirs de quatre ou cinq heures -suivant ce qu'est l'épreuve du baccalauréat- tous les samedis ou les vendredis après-midi."
Étudier six jours par semaine, du lundi au samedi, et faire des devoirs sur table toutes les semaines ne plaît pas forcément aux élèves. "Franchement, au début, c'était super contraignant", confie une jeune fille. Elle reconnaît pourtant que c'est assez juste : "Si on n'avait pas eu ça, on aurait révisé en mai", dit-elle. Pour l'un de ses camarades, ce travail continu "aide beaucoup parce que ce sont vraiment des exercices type bac".
La méthode : faire et refaire les exercices
Pourtant au lycée, on ne bachote pas : officiellement, on s'entraîne. "On fait vraiment les mêmes exercices plusieurs fois, du coup on est beaucoup plus préparés au bac", affirme l'un des élèves.
Les professeurs sont vraiment dans le sens de faire progresser les élèves et ils sont beaucoup dans la réussite.
Un élève du lycée Gabriel Fauréà franceinfo
"Plus on en fait, plus les exercices sont faciles", assure un jeune homme dont les notes ne cessent d'augmenter depuis septembre. "Il y a beaucoup de temps passé sur la correction des devoirs, explique un autre. Parfois, c'est trois heures pour un seul devoir, donc le prochain est mieux réussi à chaque fois."
Exigence et bienveillance
Pour la proviseure, les deux maîtres mots sont exigence et bienveillance. "Un commentaire de bulletin, c'est peu de chose, mais c'est beaucoup pour un gosse, analyse Ève Belin. La famille le lit et le commente avec lui."
Quand on a 'N'y arrivera jamais', ce n'est pas la même chose que quand on a 'En cours de progrès, persévérez.'
Ève Belin, proviseureà franceinfo
Avec ces bons résultats et une réputation grandissante, cette année, pour la première fois, le lycée a attiré des dizaines de demandes d'admission en seconde de la part d'élèves hors secteur. Faute de places suffisantes, la proviseure a dû en refuser plusieurs.
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