: Reportage Ce lycée des Yvelines propose un "escape game" pour convaincre les élèves de choisir la filière scientifique

Comment intéresser les lycéens à la physique-chimie et aux mathématiques ? "Enfermez-les dans une pièce !", pourraient répondre les professeurs du lycée Le Corbusier, à Poissy dans les Yvelines. Non pas pour les forcer à étudier, mais pour leur faire résoudre un "escape game", du nom de ces salles de jeu de rôle très en vogue, qui ont inspiré un projet pédagogiques aux équipes de l'établissement. 

 "Là on est en train de chercher un code pour ouvrir le cadenas !" Dans une salle transformée pour l'occasion, une équipe d'élèves et de surveillants s'affaire pour tenter de percer les secrets d'un coffre en bois. Lumière tamisée, fauteuils rouges de cinéma, popcorn, grandes affiches de films... Le décor est soigné. Les mécanismes à manipuler comprennent des détecteurs de position, de lumière, des sondes de température. Les énigmes sont programmées par du codage informatique. Les joueurs sont bluffés : "Franchement, c'est très bien fait !"  

À l'origine de ce projet qui réunit une petite trentaine d'élèves de seconde : des enseignants de science bien embêtés de voir de moins en moins de jeunes choisir leur discipline. Ils n'étaient, par exemple, plus que 70, cette année, en spécialité physique chimie en première.

"Là, on sait à quoi ça sert !"

Grâce à cette idée d'escape game, le chiffre est remonté à 110 pour la rentrée prochaine. Autant qu'avant la dernière réforme du lycée de Jean-Michel Blanquer, pointée du doigt par Vincent Perrin, l'un des professeurs : "Cette réforme nous a fait très, très mal. Nous avons constaté une décrue assez importante des élèves dans les filières scientifiques. Donc on a essayé de réagir en mettant en place ce dispositif".

Perrine fait partie de ces élèves convaincus. L'an prochain, elle étudiera les maths, la physique et les SVT. "Je ne savais pas trop quoi choisir entre le littéraire et le scientifique, confie-t-elle. Mais le projet m'a permis de comprendre que les sciences étaient davantage ma came !" Rendre les apprentissages concrets, c'est aussi ce qui a plu à Alice, 15 ans, "avec les cours normaux, on se pose parfois la question de savoir à quoi ça sert... Là, on sait !"

Un projet qui a demandé, en revanche, beaucoup d'engagement de la part des jeunes et des professeurs qui y ont consacré beaucoup de leur temps libre.