Auto-stop : une pratique qui disparaît
Dans ce contexte, Coluche aurait-il aujourd'hui l'idée de son sketch sur l'auto-stoppeur ? Rien n'est moins sûr : le pouce tendu en bord de route semble avoir vécu.
C'est d'abord là qu'on les a cherchés. Porte d'Orléans, point de départ des autoroutes des vacances. On n'y a trouvé que quelques bouts de carton, vestiges du glorieux passé du pousse levé. Il y a 40 ans, le stop, c'était mode. Rock, voyage et liberté. 40 ans plus tard, il nous aura fallu deux heures pour tomber sur trois auto-stoppeurs.
Bonjour, vous allez où.
Jusqu'à Bordeaux par l'A10.
Ces étudiants moldaves à Paris mettent l'ambiance et ne se plaignent jamais.
Pas trop serrés à l'arrière.
Non, ça va merci.
Ils sont parfaitement préparés à galérer.
On voyage pour oublier tout ça : Où nous sommes, combien on a dépensé, combien d'heure on a attendu la voiture. Tant qu'on est ensemble, on écoute la musique, on discute, c'est agréable.
Après 70 kilomètres, nous les laissons sur une aire d'autoroute. A les observer, voitures après voitures, ce n'est pas gagné.
C'est pas grave.
Les gens ils peuvent bien présenter puis être malhonnêtes.
C'est passé de mode ça.
L'auto-stop est passé de mode. Question de sécurité, selon cette philosophe, mais surtout de lâcher prise.
Il y a cette crainte de ne pas arriver a bon port. De prendre un temps qu'on ne maîtrise Notre société aime la maîtrise, le contrôle.
Deux jours après leur passage dans notre voiture, ils ne sont toujours pas arrivés à Hossegor. Sur les photos qu'ils nous ont envoyées, ils n'ont pas la mine contrariée.
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