Au cours Florent : des apprentis très motivés

Ils ont choisi la prestigieuse école du cours Florent à Paris, qui a formé de grands acteurs. Portraits de Fnny et Thibault.

Au cours Florent, les apprentis comédiens sont très motivés. Les auditions de fin d'année sont proches. Nous allons suivre deux élèves. C'est Fannie, 22 ans, qui commence : elle doit pleurer sur du Tchekhov.

Et lui, il est seul à ne rien voir.

Encore.

Je ne peux plus.

Ne pleure pas dans la voix.

C'est difficile, mais c'est ça qui est bien. Tu as tout pour, reprends ça.

Thibault s'attaque à Don César dans Ruy Blas.

C‘est un bon choix. Rires.

Le vieux ringard, non ! Il faut penser à Gérard Depardieu.

Pourvu qu'il n'aille pas me chasser, mangeons vite.

Tu peux essayer, l'air de rien, de nous en donner un peu.

Ça va ? Tu ne vas pas vomir.

Si, mais après.

C'est une école prestigieuse, Isabelle Adjani, Agnès Jaoui, Gad Elmaleh ont été formés ici. Alors, chacun y croit un peu.

Bien sûr que c'est possible, je n'ai pas peur. Mais ça serait bizarre : "Salle Thibault-Villette". Ce n'était pas très bon ce pâté.

En attendant la gloire, La première salle de répétition, c'est chez lui, sous les toits. Avec deux autres camarades, ils vont dans son petit appartement. Il faut pousser les meubles pour répéter. Rien ne le predestinait à ce genre d'exercice. Des parents dans l'immobilier, un bac S, des études d'informatique. Quand il découvre le théâtre, il laisse tout tomber.

C'est un métier où je trouve qu'on peut faire plusieurs métiers. En tant que comédien, on va travailler un boulanger, un commercial, un chef de chantier.

C'est ça qui vous intéresse, faire un peu de tout.

Oui, être plein de gens.

Fannie aussi doit répéter. Ce jour-là, elle devait aller dans le garage d'un ami. Finalement, un bon plan s'est présenté.

On est chez toi.

Non, chez l'oncle d'une amie qui est aussi au cours Florent.

Oui, il n'y a pas beaucoup de salle, on va a droite a gauche.

Quand elle arrive, ses 3 amis ont déjà commencé à répéter.

On a l'impression de toujours travailler.

On nous prend pour des fous mais c'est pas grave.

Fannie a une mère comédienne, elle joue depuis l'âge de 4 ans. Sa vocation a toujours été évidente. En quittant Montpellier, elle s'est rendu compte que ça allait être très difficile.

On est combien au cours Florent ? 2.000 élèves.

1500 je crois.

On réalise qu'il y a énormément de gens qui veulent être comédiens.

C'est une prise de conscience.

Oui, y'a beaucoup de concurrence.

Ces études-là coûtent cher, l'appartement, les heures de cours, tout est payant. Le soir, après les répétitions, il travaille dans ce bar.

Une pinte ? D'accord.

Ce sont des gros horaires.

Oui, les deux conciliés, ça fait pas mal.

Combien d'heures de sommeil.

Je ne sais pas, je ne calcule pas.

Ce soir-là, il travaillera jusqu'à 4 h du matin. Le lendemain, une épreuve l'attend. Au cours Florent, Thibault passe son audition de fin d'année. C'est important, des professionnels sont dans la salle. Il espère se faire remarquer pour peut-être décrocher un rôle. La tension monte, Fannie est venue le soutenir.

T'es en train de manger le pain pour ta scène. T'en auras plus.

Puis c'est l'attente, seul dans les coulisses.

Je vais trembler, je le sens.

Thibault a 3 minutes pour convaincre le jury.

Ça s'est bien passé.

Oui, oui, ça va.

Les résultats sont en juin, ils peuvent décompresser. Et oublier qu'en fin de parcours, un seul d'entre eux sur 10 deviendra vraiment comédien.