Attentat de San Bernardino : Washington pense pouvoir débloquer les iPhone sans Apple
Le gouvernement américain a engagé une bataille juridique depuis plusieurs semaines avec la firme à la pomme, qui refuse de déchiffrer les portables des auteurs de la tuerie.
Washington marque un point dans sa bataille contre Apple. Le gouvernement américain a annoncé, lundi 21 mars, qu'il pourrait se passer de l'aide que lui refuse la marque à la pomme pour déchiffrer l'iPhone d'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino (Californie). Il pourrait ainsi écourter la bataille juridique engagée depuis plusieurs semaines avec le géant technologique de Cupertino, qui menaçait d'être longue et périlleuse.
L'Etat américain a déjà obtenu de la justice qu'Apple mette au point un logiciel pour désactiver les codes personnels protégeant l'accès aux données de l'iPhone de Syed Farook, un des auteurs de la tuerie qui a fait 14 morts et 22 blessés le 2 décembre 2015. Les deux auteurs de la fusillade ont été abattus par les forces de l'ordre.
La confidentialité des données en cause
Soutenu par une grande partie du secteur des nouvelles technologies, Apple conteste cette décision de justice au motif qu'elle pourrait amener les utilisateurs de ses appareils à douter de la confidentialité de leurs données.
Les autorités américaines soutenaient jusqu'à lundi qu'elles ne pouvaient pas débloquer l'iPhone sans l'aide d'Apple, ce qui rendait sceptiques nombre de spécialistes du secteur. Ces doutes ont été renforcés avec l'annonce surprise de l'intervention d'une "tierce partie" proposant une méthode possible, seulement deux jours avant le prochain examen du dossier par un juge fédéral.
Les enquêteurs vont tester "la viabilité" de cette méthode, et fourniront à la juge un rapport d'évaluation d'ici le 5 avril.
John McAfee à la rescousse du FBI ?
Apple a reçu l'appui d'experts en sécurité, de militants pour le droit à la vie privée et d'autres géants technologiques comme Google. De son côté, tout au long de son bras de fer avec la firme, le gouvernement a "poursuivi ses efforts pour accéder à l'iPhone sans [son] aide", explique le ministère de la Justice.
Pour l'expert en technologies Robert Enderle, la "tierce partie" pourrait être John McAfee, créateur de l'antivirus du même nom, ou un ex-employé d'Apple. Il remarque par ailleurs que le téléphone de Syed Farook, un iPhone 5, est beaucoup moins sécurisé que les versions plus récentes.
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