Artisanat et bâtiment : des patrons trop stressés

Les deux partis se retrouveront pour négocier à nouveau. Avec peut-être à la clé, un accord.

Elise Lucet : Merci Julien.

Dans les secteurs de l'artisanat et du bâtiment, 57 % des patrons seraient en sur-stress permanent, à la limite même du surmenage. Gestion des salariés, angoisse sur le chiffre d'affaires, le travail envahit leur quotidien. Portrait d'un patron d'une PME de BTP dans le Nord.

Ses journées commencent toujours vers 7H du matin souvent par un achat de fournitures de dernière minute.

On m'appelle pour me dire: "il me manque ça". Des fois, vous venez pour une grosse cargaison, des fois non.

Le problème, c'est qu'il n'a pas les moyens de stocker.

Il n'y a rien de fatiguant mais stressant oui, il faut arriver avant la fermeture du magasin.

Sylvain a créé son entreprise de bâtiment il y a 18 ans. Aujourd'hui, il emploie 6 personnes. Comme la plupart des artisans, il doit tout gérer. Les devis, les clients, les factures. Bref, des semaines qui dépassent les 70 heures. Quand il rentre chez lui, ça ne veut pas dire que sa journée est finie.

Ici, c'est entre le bureau de l'entreprise et la maison.

Oui, je me suis fait mon bureau pour être présent pour mes enfants. Avec 70 heures par semaine, il faut bien qu'ils me voient un peu.

Il y a quelques mois, son corps lui a dit stop. Un matin, il s'est réveillé complètement tétanisé.

Sur le coup, je n'ai pas compris. Quand le médecin est venu, il a dit que c'était une réaction au stress.

C'était assez stressant, j'étais du côté de Bordeaux a ce moment. Quand je suis rentré, ça allait un peu mieux.

Nous, on termine la journée à 4H30, lui, il continue après, il est speed.

Courir d'un chantier à l'autre, gérer les aléas. Les métiers du bâtiment, un secteur de plus en plus complexe. Sylvain doit en permanence d'adapter.

Il y a 18 ans, quand j'ai démarré, j'avais un fournisseur, aujourd'hui, j'en ai une cinquantaine. Si je n'ai pas chez l'un, il faut aller chez l'autre, etc.