Aquilino Morelle : portrait

Avant de retrouver Nathalie Saint-Cricq pour les conséquences politiques de cette affaire, qui est Aquilino Morelle ? Docteur en médecine, diplômé de Sciences-po passé par l'ENA. Comme souvent dans ces antichambres du pouvoir, l'homme de l'ombre suscite bien des commentaires et des inimitiés. Cette affaire est le coup d'arrêt d'une irrésistible ascension.

Il n'était jamais loin du Président. La semaine dernière encore au Mexique à quelques mètres de François Hollande. Conseiller le plus proche, Aquilino Morelle n'est pourtant pas un hollandais de la première heure. A la fin des années 90, il fut la plume de Lionel Jospin à Matignon. Avec un certain Manuel Valls qui gère la communication. Esprit brillant, à la fois médecin et énarque. En 2011, à l'inspection générale des affaires sociales, il est l'auteur d'un rapport sur le Mediator. Des propos sur les conflits d'intérêts qui prennent aujourd'hui un relief tout particulier.

On avait des experts qui étaient partie prenante. Ce n'est plus possible, il faut en finir avec ça.

Retour à la politique active. Automne 2011, directeur de campagne d'Arnaud Montebourg pendant la primaire socialiste. Il rejoint ensuite François Hollande et devient un homme clé de sa campagne présidentielle. On lui attribue notamment le discours du Bourget et ses envolées anti-capitalistes.

Cet adversaire, c'est le monde la finance.

Dans l'ombre, il façonne la communication et l'image du candidat, bientôt président de la République. Toujours aux côtés comme ici le soir du premier tour de la présidentielle. Aquilino Morelle se rend encore plus indispensable une fois F. Hollande élu. Conseiller politique et cheville ouvrière de la communication du chef de l'Etat Ces derniers mois, son influence s'étaient même accentuée. A l'Elysée, un certain train de vie, symbolisé par son goût pour les chaussures de luxe. Et cette révélation de Mediapart, la venue d'un cireur à l'Elysée. Il rêvait d'être ministre, il quitte le palais en pleine polémique.