Une quarantaine de dauphins retrouvés morts sur les plages du Sud-Ouest
Des dizaines de cadavres de mammifères ont été découverts depuis vendredi sur le littoral atlantique, de l'île d'Oléron à la côte basque.
Un spectacle de désolation, s'émeut Sud-Ouest. Depuis vendredi dernier, une quarantaine de dauphins se sont échoués sur les plages de l'Atlantique. La moitié d'entre eux, selon le quotidien régional, ont été trouvés sur les trois plages de Biscarosse, dans les Landes. Quelque 21 carcasses, souvent éventrées, ont été recensées dans cette ville et celle, voisine, de Mimizan.
Pourquoi ce désastre ? Interrogé début février par France 3 Poitou-Charentes lors de précédents échouages de cétacés, Fabien Benaret, assistant ingénieur au centre des mammifères marins de La Rochelle, note que ces macabres découvertes n'ont "rien d'inhabituel : en hiver, les vents violents et la force des courants charrient plus facilement les corps des dauphins morts au large".
"60% des animaux retrouvés ont des traces de captures"
Mais surtout, analyse Sud-Ouest, "les stigmates [des animaux décédés] trahissent des morts entraînées par des captures accidentelles. Ces dernières sont fréquentes avec la technique de pêche pélagique, car les dauphins se nourrissent des mêmes poissons que ceux qui sont recherchés".
"Près de 60% des animaux retrouvés présentent des traces de captures", renchérit Fabien Benaret, toujours cité par France 3. Pour cet expert, la capture est "accidentelle". Les pêcheurs, estime-t-il, n'ont aucun intérêt à capturer des dauphins puisque ces mammifères d'1,50 m de long et pesant de 80 à 110 kg peuvent endommager leurs filets et ralentir leur campagne de pêche. Néanmoins, les énormes filets ne font pas le tri, et ne peuvent éviter d'attraper au passage des espèces protégées.
Les pêcheurs ne déclarent pas ces "prises" involontaires
Depuis 2011, les pêcheurs ont théoriquement l'obligation de déclarer ces prises associées pour aider les scientifiques à décompter les cadavres de ces espèces. Mais la plupart ne le font pas, par peur de sanctions. "Nous essayons de faire comprendre aux pêcheurs qu'ils n'ont rien à craindre des autorités, plaide Fabien Benaret, toujours sur France 3. Nous savons pertinemment qu'ils ne capturent pas volontairement des dauphins."
Insoluble ? Non : il suffirait, selon l'assistant ingénieur, de mettre en place "des 'pingers', des répulsifs acoustiques placés sur les chalutiers pour éloigner les dauphins". Un dispositif de plusieurs milliers d'euros que ne veulent payer ni les pêcheurs ni les pouvoirs publics. Tant pis pour les dauphins.
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