"Les conditions qui conduisent à un risque de morsure sont très nombreuses" : les chiens les plus gros ne sont pas forcément les plus mordeurs
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail publie un rapport sur les risques de morsures de chiens. Et la race n'est pas forcément un facteur déterminant.
"La race ne suffit pas pour prédire et prévenir le risque de morsure", indique l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un rapport, sur les risques de morsures, publié lundi 8 février.
Selon cette étude, les chiens d'attaque, de garde et de défense, dits de catégories 1 et 2, ne sont pas forcément les plus dangereux. "Dans ma clientèle, j'ai par exemple un Rottweiler de travail, qui appartient à un policier, et il est adorable comme tout. Son propriétaire le connaît par coeur, raconte Alexandra Didier-Laurent, vétérinaire dans le XVe arrondissement de Paris. Et contrairement à cela, je vois des petits chiens qui sont un peu plus hargneux."
Les plus compliqués à examiner, ce sont les Jack Russell Terrier. Ce sont des petits chiens très actifs qui ont besoin d'énormément se dépenser
Alexandra Didier-Laurent, vétérinaireà franceinfo
Les chiens comme les Jack Russell "sont très actifs, alors quand ils sont dans des petits appartements à Paris, ils ont des difficultés au niveau du comportement à la maison", poursuit-elle.
Savoir repérer les signaux
"Les conditions qui conduisent à un risque de morsure sont très nombreuses, constate Matthieu Schuller, directeur général délégué du pôle "sciences pour l'expertise" de l'Anses. Elles concernent à la fois le chien, son développement, son bien-être et ses interactions avec les humains. Elles concernent également les personnes qui sont mordues, leur âge, le lieu où elles se trouvent, si elles ont émis des signaux, si elles ont fait attention aux signaux du chien", poursuit-il. Compte tenu de cette complexité, les experts de l'Anses concluent que "la race n'est pas le bon outil ou le bon levier pour prévenir le risque de morsure".
Chaque année, on recense au moins 11 000 morsures en France. Pour réduire ce nombre, l'Anses préconise notamment de créer un observatoire des morsures et de renforcer l'évaluation comportementale des chiens. Il s'agit d'une note, allant de 1 à 4, qui permet de déterminer la dangerosité de l'animal. "La catégorie 4 signifie que le chien est un mordeur compulsif. On appelle cela des chiens fous, et là malheureusement il faut une prise en charge par la mairie, et on peut parler de décision de fin de vie sur ces chiens", explique Alexandra Didier-Laurent. L'Anses estime par ailleurs que les chiens mâles non-castrés sont plus susceptibles de mordre que les autres.
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