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Est-il possible d'avoir un tigre ou un autre fauve comme animal de compagnie ?

L'origine du félin actuellement en liberté en Seine-et-Marne est encore inconnue. La piste d'un animal échappé du domicile d'un particulier n'est pas à exclure.

Article rédigé par Louis Boy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un tigre du zoo de Mulhouse (Haut-Rhin), le 13 novembre 2014. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le félin recherché en Seine-et-Marne s'est il échappé de chez un particulier ? L'animal aperçu à Montévrain jeudi 13 novembre ne serait finalement pas un tigre, comme cela avait été indiqué dans un premier temps, mais "un lynx ou un gros chat sauvage", selon une expertise. Si d'importantes opérations de recherche se sont poursuivies dans la matinée de vendredi, le dispositif a été allégé à la mi-journée. 

Les autorités n'ont reçu aucun signalement d'une disparition, notamment de la part des zoos environnants. Un cirque, de passage dans la commune jusqu'à samedi dernier, a également été mis hors de cause.

En attendant de savoir quel type d'animal les habitants de Seine-et-Marne ont aperçu ces deux derniers jours, Francetv info revient sur les conditions auxquelles on peut posséder chez soi un tigre ou un autre félin dangereux.

Quelles sont les conditions fixées par la loi pour la possession d'un félin dangereux ?

Le tigre a beau être considéré comme une espèce dangereuse et menacée d'extinction, sa possession n'est pas réservée aux parcs animaliers ou même aux cirques, et de même pour les autres félins, comme l'explique à francetv info un responsable de brigade de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) du Loir-et-Cher. "La loi est nette et précise : on peut détenir un animal dangereux, mais pas sans autorisation administrative." Deux agréments sont nécessaires. Le certificat de capacité "atteste de ses compétences à accueillir l'animal". Un particulier qui n'a pas de qualification professionnelle liée aux animaux doit passer une épreuve d'aptitude.

Mais il faut également obtenir une autorisation préfectorale d'ouverture d'établissement : l'établissement en question peut très bien être le domicile d'un particulier, et n'a pas à être ouvert au public, mais il doit être équipé de façon à "recevoir des félins en toute sécurité pour lui et pour autrui", tout en garantissant "le bien-être de l'animal". Posséder un félin dangereux sans ces deux autorisations constitue un délit passible d'un an de prison et 15 000 euros d'amende.

Enfin, un animal menacé d'extinction comme le tigre doit être équipé d'une puce permettant de le localiser.

Comment se procurer ce type de félins ?

Il n'existe pas d'animalerie spécialisée dans les félins et autres animaux dangereux. Pour se procurer un tigre, "les échanges ne peuvent se faire qu'entre des établissements agréés et qui ont pignon sur rue", explique l'ONCFS. En général, ce sont les parcs zoologiques ou les cirques qui s'échangent des animaux, avec ou sans contrepartie financière, et c'est vers eux qu'un particulier devrait sans doute se tourner. Menacés à l'état sauvage, les tigres ne sont pas si rares en captivité, car "ils se reproduisent très bien", selon le spécialiste de l'ONCFS. 

Trouve-t-on souvent des tigres chez des particuliers ?

Le cas du félin non identifié de Seine-Saint-Denis, s'il est avéré, ne serait pas unique. "Nos collègues du Loiret ont verbalisé un particulier qui détenait illégalement un tigre et un lion" l'an dernier, se souvient le responsable de l'ONCFS du Loir-et-Cher. Le Parisien rapportait à l'époque que les animaux étaient gardés dans des remorques de camion aménagées en cages. Pas besoin qu'ils s'échappent pour les découvrir. "Ce ne sont pas des bêtes très discrètes. Des collègues ont entendu un rugissement alors qu'ils patrouillaient dans la forêt, ils se sont doutés qu'il y avait un problème."  Mais impossible de donner une estimation du nombre de tigres qui se trouvent aujourd'hui chez des particuliers en France, nuance le spécialiste de la faune sauvage, qui estime que ce genre de cas reste rare, ce qui explique qu'ils défraient la chronique.

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