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Rhinocéros abattu : comment les zoos peuvent-ils se protéger contre le braconnage ?

Depuis la mort d'un rhinocéros blanc à Thoiry début mars, les parcs zoologiques français et européens s'organisent pour renforcer leurs mesures de sécurité et se protéger contre le braconnage. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un rhinocéros au zoo de Thoiry en mars 2017, là où le rhinocéros blanc de 4 ans, Vince, a été tué par des braconniers. (MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / AFP)

Lutter contre le braconnage dans les zoos français, cette question ne se posait pas vraiment jusqu'à la mort de Vince, un rhinocéros blanc du parc zoologique de Thoiry (Yvelines), le 6 mars 2017, tué pour sa corne. Aujourd'hui, les parcs zoologiques français et européens réfléchissent à de nouvelles mesures de sécurité. Sur la centaine de zoos existant en France, une dizaine possèdent des rhinocéros.

"Même si on sait que le braconnage existe, on avait l'impression jusqu'à présent qu'il était lointain, reconnaît Sophie Ferreira, la directrice du Parc zoologique de Paris (ex-zoo de Vincennes). On va se rencontrer entre directeurs de zoo pour voir comment prendre en compte, de manière quasi-définitive, cette menace". Car, la menace est réelle quand on sait qu'une corne comme celle de Vince se monnaye jusqu'à 60 000 dollars le kilo dans certains pays d'Asie, soit deux fois le prix de l'or ! En Afrique, plus de 1 300 rhinocéros ont été tués en 2015. 

Un note envoyée à tous les zoos d'Europe

Immédiatement après le drame, le coordinateur du programme européen d'élevage des rhinocéros blancs a envoyé une note de recommandation à l'ensemble des parcs zoologiques qui en possèdent, afin de renforcer les mesures de sécurité. À Paris, comme ailleurs, les zoos ont donc multiplié les caméras de surveillance et les systèmes d'alarme ainsi que les rondes.

Mais l'une des recommandations du coordinateur fait débat : celle de couper les cornes des rhinocéros. Cette méthode, déjà adoptée dans de nombreux parcs d'Afrique du sud, a séduit plusieurs zoos européens depuis la mort de Vince, comme à Pairi Daiza en Belgique ou à Dvůr Králové nad Labem en République tchèque.

Un employé d'un zoo de Dvur Kralove (République tchèque) coupe la corne d'un rhinocéros, le 20 mars 2017. (REUTERS)

Des associations de défense des animaux sont déjà montées au créneau comme la Fondation droit animal éthique et sciences (LFDA).

Une mesure également jugée trop extrême pour Sophie Ferreira : "Toute intervention sur l'animal est une mutilation, rappelle la directrice du zoo de Paris. Un rhinocéros sans corne, c'est un rhinocéros qui ne va pas forcément pouvoir déplacer un branchage ou relever un petit."

Mais cette option reste moins coûteuse que de renforcer les mesures de sécurité, comme le rappelle Colomba de la Panouse, à la tête du parc zoologique de Thoiry : "Défendre un zoo urbain de dix hectares n'a rien à voir avec un parc comme Thoiry qui fait 155 hectares, dit-elle. Certes, la direction du parc examine "des mesures technologiques" à mettre en place pour protéger le site mais elle n'a pas encore tranché la question des cornes. "C'est une mesure qu'on étudie", indique Colomba de la Panouse.

Cette question sera sans doute débattue lors de la réunion de l'Association française des parcs zoologique fin avril, puis d'un rendez-vous, cette-fois au niveau européen, en juin prochain.

La sécurité, nouvel enjeu pour les zoos face au braconnage : le reportage d'Anne-Laure Barral pour franceinfo.

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