Dauphins victimes de la pêche : l'association Sea Shepherd dénonce "l'impunité en mer" et réclame "des caméras embarquées sur les bateaux"
"Nous réclamons des caméras embarquées obligatoires à bord des bateaux de pêche", lance mercredi 25 janvier sur franceinfo Lamya Essemlali, présidente de la branche française de Sea Shepherd, face à la surmortalité des dauphins, échoués sur les côtes françaises.
L'ONG plaide aussi pour "des fermetures spatio-temporelles, c'est-à-dire fermer des zones de pêche sensibles aux engins de pêche dont on sait qu'ils capturent les dauphins". Si ces fermetures sont décidées, Lamya Essemlali souhaite que les pêcheurs qui "n'iront pas pêcher sur certaines périodes soient compensés".
Les échouages ne sont que la partie visible de l'iceberg
Lamya Essemlali relaie les données établies par l'observatoire du CNRS Pelagis. Selon cet observatoire basé à La Rochelle, depuis le début de l'année, près de "300 petits cétacés, dont 90% de dauphins", ont été retrouvés échoués sur les côtes de la façade Atlantique. Les scientifiques affirment avoir observé sur ces animaux des traces de capture dans un engin de pêche. Mais Lamya Essemlali assure que ces échouages représentent la partie visible de l'iceberg : "L'écrasante majorité des dauphins morts ont coulé en mer", avance-t-elle.
"Des dauphins sont éviscérés et éventrés afin que les carcasses coulent et ne se retrouvent pas sur les plages où elles deviennent des preuves du délit."
Lamya Essemlalià franceinfo
Lamya Essemlali dénonce les pratiques de pêche qui consistent à "déployer des milliers de kilomètres de filets de pêche pas sélectifs dans la zone habitable des dauphins qui se prennent dans ses filets". Ces cétacés "n'arrivent pas à remonter à la surface pour respirer donc ils meurent asphyxiés", déplore la présidente de Sea Shepherd France. Elle accuse également certains pêcheurs de ne pas déclarer les dauphins capturés, alors qu'ils en ont l'obligation légale.
Aucune des plaintes déposées n'a abouti
Pour dénoncer cette situation, l'association Sea Shepherd a porté plainte contre X pour mutilations d'espèces protégées mais aussi "pour non-déclaration de captures". Lamya Essemlali précise qu'à ce stade ces plaintes n'ont jamais abouti, ce qui prouverait, selon elle "l'impunité qui règne en mer". "Il y a très peu de contrôles et très peu de témoins", regrette la présidente de Sea Shepherd France. Si Lamya Essemlali est favorable à une révision des méthodes de pêche, elle met aussi l'accent sur la consommation des populations, qu'elle estime déconnectées de ce qui se passe en mer. "En cinquante ans, la consommation de poissons a doublé, or on ne se pose pas la question de savoir comment le poisson qui est dans notre assiette a été pêché, ni des impacts environnementaux et éthiques de cette surconsommation", s'indigne-t-elle.
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