"Que font les services vétérinaires ?" L214 dénonce des "défaillances" de l'État après une enquête sur un abattoir en Dordogne
L'association de défense animale L214 dévoile une nouvelle enquête sur un abattoir industriel de veaux situé en Dordogne où les animaux sont tués sans étourdissement, dit-elle. "Des réflexes musculaires ou des spasmes post-mortem", répond la préfecture.
L'association de défense animale L214 publie jeudi 20 février une enquête sur les "multiples violations de la loi" d'un abattoir industriel de veaux en Dordogne. "Que font les services vétérinaires ?", interroge sur franceinfo Brigitte Gothière, sa co-fondatrice. L214 va porter plainte pour cruauté envers les animaux.
Les "défaillances des services vétérinaires" pointées du doigt
"Encore hier [mercredi] soir, on a un communiqué de presse [des services vétérinaires de la préfecture de Dordogne] qui dit : 'Non, on ne voit rien d'anormal sur ces images'. Ce qui est quand même assez scandaleux", fustige Brigitte Gothière, dont l'association dénonce des "défauts de structure", "la cadence" mais aussi la "formation des personnels". Les mouvements perçus sur les vidéos ne sont "que des réflexes musculaires ou des spasmes post-mortem" assure la préfecture dans ce communiqué.
Communiqué de presse du préfet de Dordogne du 19 février 2020 by Franceinfo on Scribd
L'association dénonce en particulier des manquements des services vétérinaires. Dans cet abattoir de Dordogne, il y a, selon L214, "huit agents vétérinaires présents en permanence", et malgré tout des infractions non détectées. "Donc, nous, on fait un recours en responsabilité contre l'État, justement sur ces défaillances des services vétérinaires."
"Ensuite, on interroge sur un des modes d'abattage pratiqués dans cet abattoir, poursuit Brigitte Gothière, l'abattage sans étourdissement qui est jugé inacceptable par la Fédération des vétérinaires européens, par le Conseil national de l'Ordre des vétérinaires. Donc, on demande à Didier Guillaume [le ministre de l'Agriculture] d'avancer sur cette question et d'interdire l'abattage sans étourdissement."
Et puis, on pose une question de société. Est-ce qu'aujourd'hui quand même, on est en 2020, on ne pourrait pas arrêter de tuer des animaux pour les manger alors qu'on n'en a plus aucune nécessité ?
Brigitte Gothière, co-fondatrice de L214à franceinfo
L214 plaide pour considérer les animaux "non plus comme des ressources à notre disposition, mais vraiment comme des cohabitants de cette planète". "Ce sont des êtres sentients, c'est à dire qu'ils éprouvent des émotions. Ils sont sujets de leur propre vie et nous, on fait comme si c'étaient des simples protéines sur pattes", résume Brigitte Gothière.
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