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Un abattoir du Pays basque fermé après la révélation de nouveaux cas de cruauté

L’association L214 a dévoilé, mardi, des pratiques de maltraitance animale dans un abattoir des Pyrénées-Atlantiques, vidéo à l'appui.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Capture d'écran d'une vidéo diffusée le 29 mars 2016 par l'association L214, et révélant des cas de cruauté contre des animaux dans un abattoir des Pyrénées-Atlantiques. (ASSOCIATION L214 / YOUTUBE)

Des images choc. Le Monde publie mardi 29 mars une vidéo de l'association L214, qui dévoile de nouveaux cas de maltraitance d'animaux dans un abattoir. "Les faits, précise le journal, se déroulent au sein d’une entreprise de découpe de viande mettant en avant le bio et le label rouge : l’abattoir intercommunal de Soule, situé dans la petite ville de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), au cœur du Pays basque".

Tourné en caméra cachée en mars 2016, le film témoigne ainsi de pratiques d’abattage choquantes et illégales de bovins, de veaux et d’agneaux de lait.

Des images insoutenables

"Des employés qui commencent les opérations de découpe des pattes et de la tête sur des bêtes encore vivantes ; des salariés qui frappent ou assomment à l'aide de crochets des ovins pas complètement étourdis ; d’autres qui poussent des bovins en leur assénant des coups d’aiguillon électrique sur la tête ; ou encore un agneau écartelé vivant", énumère Le Monde. 

Attention, la vidéo ci-dessous montre des scènes particulièrement violentes :

Sur son site, l'association L214 annonce qu'elle porte plainte contre l’abattoir auprès du tribunal de grande instance de Pau, "pour des faits de maltraitances, de sévices graves et d’actes de cruauté et dépose un référé expertise auprès du tribunal administratif de Pau pour faire la lumière sur la responsabilité des services vétérinaires qui n'ont pas identifié ou stoppé les infractions flagrantes captées sur les vidéos".

L'abattoir fermé "pour une durée indéterminée"

Le maire de Mauléon, Michel Etchebest, a pour sa part annoncé dans un communiqué qu'il prononçait "la fermeture de l'abattoir pour une durée indéterminée, à titre conservatoire", afin qu'une enquête puisse faire la lumière sur ces pratiques. Il demande en outre à la direction de l'abattoir, qui emploie 37 personnes dont 13 abatteurs, "de prendre sur-le-champ toutes les mesures et sanctions adéquates envers les auteurs de ces actes, sans préjuger des sanctions ou mesures plus importantes à venir".

"J'ai la mise à pied déjà prête pour les deux concernés", a assuré le directeur, Gérard Clémente, "mais au-delà des mesures qu'on va prendre, c'est une tache indélébile, pour l'abattoir, pour tout le monde", s'est-il désolé, rappelant que l'abattoir avait de longue date investi dans des anesthésieurs électriques, travaille beaucoup avec des éleveurs bio, des petits producteurs, du circuit court.

Je suis effondré, catastrophé, après le visionnage des vidéos. Je suis très souvent dans mon abattoir, j’ai essayé d’améliorer les conditions d’abattage depuis des années, et là, on tourne le dos, et des employés frappent les bêtes. On est cuits.

Gérard Clémente, directeur de l'abattoir de Mauléon-Licharre

dans "Le Monde"

L'association L214 avait déjà révélé des pratiques scandaleuses d'abattage à l'abattoir d'Alès en octobre 2015, ou du Vigan, tous deux dans le Gard, en février 2016. Les deux abattoirs avaient été fermés après la diffusion des images. Celui d'Alès a été rouvert en décembre.

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