Alimentation : la banane, un fruit très apprécié
Le dossier de cette édition. Elle est devenue l'un de nos fruits préférés. Nous en consommons une cinquantaine par an. D'où viennent les centaines de milliers de tonnes de bananes que nous retrouvons, été comme hiver, sur les étals ? Des Antilles bien sûr pour une large part. Ce qu'on sait moins, c'est que la banane suit tout un circuit de plus en plus élaboré, de la culture à la vente au détail.
Quelques mètres au-dessus des plages, sous le soleil et le vent chaud de la mer des Caraïbes. Les bananiers fleurissent par centaines. C'est ici, en Guadeloupe, que l'on produit une partie des 100 millions de tonnes de bananes consommées chaque année dans le monde. Une banane attendue en métropole dans quelques jours, et récoltée au pas de course. Chacun de ces hommes a pour mission de récolter 150 régimes de bananes par jour. Juste le temps de contrôler que le fruit fait plus de 3 cm de diamètre, et les ouvriers filent déposer leur précieux chargement.
Ça pèse combien.
Je sais pas mais c'est lourd.
Des grappes de bananes d'une trentaine de kilos suspendues à un rail qui mène à l'entrepôt d'emballage. Un rail qui permet aussi aux bananes de déambuler dans les champs sans être abîmées. Pour les protéger des oiseaux et les faire grossir plus vite, les grappes sont enveloppées dans des gaines. Mais parfois tout cela ne suffit pas. Certains fruits arrivent au hangar avec de petits défauts.
On a deux fruits abîmés ici, et quatre petites traces ici. Mais à l'intérieur on n'a rien.
De minuscules taches qui empêchent de les exporter.
Le fruit sorti d'usine ce n'est pas la réalité. On peut pas être contre la nature, mais malheureusement, l'aspect compte beaucoup pour le chef de rayon.
Au final, plus de 15 % des bananes sont données, ou simplement jetées. Les autres sont emballées pour affronter leur long voyage vers le marché européen. Un périple de plus d'une semaine. Dans ce conteneur, 21 tonnes de bananes prêtes a embarquer, direction la métropole. Des fruits qui appartiennent encore à leur producteur, car il faut que les bananes aient pris la mer pour commencer à les vendre. Les bananes guadeloupéennes vont trouver preneur lors de leur voyage vers l'Europe. Elles seront mises en concurrence avec celles d'Amérique latine, mais aussi d'Afrique : toutes se partageront le marché européen. A l'arrivée, elles se vendront environ 1 E le kilo, l'un des fruits les moins chers au monde.
On sait toutes les semaines les chargements bateau par bateau, sur tous les ports du monde et à destination de l'Europe. Donc on connaît l'approvisionnement pour la semaine prochaine, et ça donne une offre de bananes plus ou moins importante, qui va, en fonction de la demande, jouer sur le prix.
A Rungis, le voyage est loin d'être terminé. Les bananes, encore vertes, sont placées en mûrisserie. Elles y sont réchauffées pour être vendues le plus vite possible.
La banane met, toute seule, deux semaines pour mûrir. Nous on essaie de la faire mûrir sur un cycle de 5 jours.
Leur température va être surveillée de très près, 24 h sur 24.
Ells sont branchées sur les bananes.
Arrivés à 13 degrés, les fruits repartent à 16 degrés précisément.
La chambre 15 est en conservation, sur la 13, le cycle de mûrissage a été lancé. Ça nous permet de tout voir d'un coup d'oeil.
Objectif : des bananes ni trop vertes ni trop mûres. Certaines grandes grandes surfaces les achètent a peine jaunes de peur qu'elles ne défraîchissent durant leur transport. Ces bananes embarquent pour leur dernier voyage. Celles-ci seront mises en vente des le lendemain matin.
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