Affaire Leonarda : enquête sur la famille Dibrani

L. Delahousse : Les réactions politiques se sont multipliées aujourd'hui. François Bayrou affirmait ce matin qu'il aurait maintenu l'expulsion de la jeune collégienne. Tentons maintenant d'en savoir plus sur cette famille qui s'est retrouvée au coeur de l'actualité. On découvre plusieurs éléments dans le rapport général de l'inspection.

En quelques minutes, sur ce parking, une expulsion de sans-papiers est devenue l'affaire Leonarda. Aujourd'hui, on sait précisément ce qui s'est passé ce jour-là et l'histoire de cette famille se dessine. Premier point, l'arrestation de Leonarda, le 9 octobre, devant ses camarades.

Elle est partie trop vite à mon goût. Elle a à peine eu le temps de me dire au revoir.

Et aujourd'hui, comment tu vois les choses.

Je pleure beaucoup, parce que je ne la vois plus.

Les élèves étaient en sortie scolaire. Le rapport de l'inspection générale de l'administration a recueilli le témoignage de l'enseignante.

Leonarda arrêtée, l'expulsion de la famille peut avoir lieu. Pour les Dibrani, c'est la fin de 17 mois passés en Europe. La famille était logée par la ville dans cette école réhabilitée de Fano au bord de l'Adriatique.

L'assistante sociale m'a demandé d'aider le père à comprendre qu'il fallait absolument envoyer les enfants a l'école. Ce n'était pas automatique. Pour lui, l'école n'était pas importante.

Le père disait toujours qu'il ne pouvait pas travailler parce qu'il ne se sentait pas bien, mais on a jamais su quels problèmes de santé il avait.

La famille a effectivement quitte la ville en 2008, en direction de la France. Sans papiers, ils demandent l'asile et sont logés dans ce foyer d'accueil pour les migrants près de Pontarlier. En 2011, toutes leurs demandes sont rejetées, ils auraient dû partir.

Une attitude qui a joué un rôle dans la décision d'expulser cette famille, dont le père a reconnu avoir menti aux autorités et acheté de faux papiers.