3e plan cancer : les points positifs
Jean-Daniel Flaysakier, notre spécialiste santé, nous a rejoints sur ce plateau. Jean-Daniel bonjour. Vous avez du recul sur les plans cancer depuis plus de 10 ans. Qu'est-ce qui est positif et qu'est-ce qui l'est moins.
Jean-Daniel Flaysakier : Les points positifs, c'est d'abord le triplement de la prise en charge des substituts nicotiniques: patches, gomme a mâcher. Aujourd'hui, les plus gros fumeurs sont les personnes en situation précaire et les chômeurs. Ce sont aussi ceux qui consultent souvent tardivement. Le résultat, c'est qu'on diagnostique chez eux des cancers inopérables très évolués et avec un pronostic pas très favorable. Donc, les aider à arrêter et les orienter vers des tabacologues est donc une bonne mesure. Autre point positif : l'augmentation des appareils d'IRM. Si vous êtes footballeur pro et qu'on vous marche sur le pied, vous aurez une IRM le lendemain matin. Si vous êtes atteint d'un cancer et qu'on a besoin de vérifier les effets d'un traitement, vous allez attendre 27 jours. Une angoisse qui se surajoute au reste et qui est parfaitement inutile. Enfin, faire en sorte qu'une femme bénéficie d'une reconstruction mammaire après l'ablation d'un sein au tarif de la Sécurité sociale, sans devoir payer des dépassements d'honoraires, est une bonne mesure, mais à la condition qu'on rémunère de façon correcte les chirurgiens qui pratiquent ces interventions sophistiquées.
Elise Lucet: Qu'est-ce qui manque dans ce plan ? faibles : le dépistage du cancer du col de l'utérus doit bénéficier d'un vrai programme. Dans ce pays, une femme à risque sur 2 pour ce cancer n'a jamais eu de frottis de dépistage. 1.000 morts, dont plus de la moitié pourrait être évitées. Le prix des médicaments : nous sommes dans un système européen et faute de volonté commune face à l'industrie pharmaceutique, on continuera a payer certains traitements a des prix exorbitants, alors que ces molécules freinent la maladie, mais ne la guérissent pas.
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