34e Salon du livre : Maxime Chattam et Bernard Werber
Le 34e Salon du Livre a ouvert ses portes à Paris. Alors qui sont vos auteurs préférés? Avant de retrouver Jihane Benzima sur place, deux écrivains vont nous raconter comment ils travaillent. Portraits croisés de Maxime Chattam et de Bernard Werber.
Au milieu d'une forêt dans l'Oise, un sanatorium désaffecté et un écrivain. Maxime Chattam a vendu 5 millions de livres en France et à l'étranger, il s'est fait connaître par ses thrillers, et aujourd'hui, il repère un lieu, une future scène de son prochain roman.
Quand j'arrive ici, je suis attiré par les fenêtres cassées, la forêt autour, les corbeaux qu'on entend au loin. En 2 secondes, 10 histoires surgissent.
Ces ambiances figées dans sa mémoire, il va tenter de les retranscrire dans son bureau. Maxime Chattam s'est créé un univers bien à lui avec des créatures inexpliquées.
Là, vous avez un bébé vampire qui a été trouvé au Tibet.
Vraiment.
La légende le dit.
Et au milieu de ces objets insolites, une bibliothèque très utile pour décrire ses scènes de meurtres.
C'est un manuel qu'on donne aux enquêteurs américains pour savoir comment se comporter sur une scène de crime. J'en ai un sur les autopsies, un autre sur la toxicologie.
En 12 ans, Maxime Chattam a publié 19 romans avec souvent une même méthode: levé chaque matin à l'aube, entouré de ses objets fétiches et avec un carnet de bord pour chaque livre.
Vous avez toutes mes notes en cours d'écriture, mes documentations, ma liste de personnages, la chronologie, jour après jour ce qui se passe dans le livre, les interactions entre certains personnages. Ça me permet d'avoir des repères, de savoir à peu près ce que je fais. Par exemple, là il y a le plan d'une ville que j'ai inventée, pour ne pas me contredire d'un roman à l'autre, je sais où se situe tel lieu.
En période intense, Maxime Chattam s'astreint à des journées entières d'écriture. Bernard Werber, lui, a une autre méthode aux résultats impressionnants: 20 millions de livres vendus dans le monde, notamment "Les Fourmis". Et chaque rencontre dans son quartier lui sert d'inspiration.
Je pense tout le temps à mon travail, même si je vais acheter du pain, s'il se passe quelque chose de rigolo, je vais me dire que ça peut me faire une scène. Quand je rencontre des gens qui sortent de l'ordinaire, je prends des notes.
Ces moments de vie, il vient les coucher sur papier. Tous les matins, dans ce café, et toujours à la même table, il devient un client comme un autre et il s'isole dans une bulle musicale.
Ma manière d'écrire est très simple: tous les jours, j'ai un minimum de 10 pages. En général, je fais entre 10 et 15 pages, et j'avance toujours, surtout ne pas revenir en arrière, sinon on n'arrête pas de refaire le premier chapitre et au final, on n'a pas de roman écrit.
Bernard Werber ne se relit pas mais réécrit jusqu'à 100 fois le même roman, jusqu'à arriver à un ensemble satisfaisant. Avec cette méthode, il a écrit une vingtaine de livres, quelques-uns oubliés mais surtout beaucoup de best-sellers.
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