Désintox. Non, la Palme d’or n'a pas été "biberonnée" à l’argent public.
D’où vient l’intox ?
Justine Triet, la réalisatrice de la palme d’or, « Anatomie d’une chute » a fait à Cannes un discours remarqué contre la politique du gouvernement.
De nombreux soutiens macronistes l’ont jugé déplacé, en raison des aides accordées par l’Etat au cinéma français.
Sur Twitter, Le député Renaissance Guillaume Kasbarian fustige un « petit microcosme, biberonné aux aides publiques comme jamais ».
Pourquoi c’est faux - ou du moins, plus compliqué que ça ?
Le plan de financement du film, publié dans le magazine Ecran Total, a été partagé sur les réseaux sociaux. Ce qu’on y voit ? Sur un budget de 6,2 millions d’euros, la moitié provient bien d’institutions publiques.
Mais cela ne signifie pas pour autant que le film est subventionné par l’argent public.
En réalité, le CNC, qui a accordé au film 500 000 euros d’avance sur recette, ne fonctionne pas avec l’argent des contribuables. Il est autofinancé, notamment par une taxe, appelée TSA, prélevée sur les recettes de billetterie.
Les aides des collectivités locales, comme celles de la région Auvergne Rhône Alpes, à hauteur de 270 000 euros, réclament un tournage sur place afin de mettre en valeur le territoire et nourrir l’économie.
France 2 a apporté 900 000 euros mais La moitié est versée au titre de production, ce qui ouvre des droits aux recettes. Et L’autre moitié relève d’une « prévente télévisuelle ». Qui lui octroie la diffusion en exclusivité.
Reste enfin 1,2 millions de crédit d’impôt, validé par le CNC. Il s’agit bien là d’une aide publique, visant à éviter les délocalisations à l’étranger. Des aides de l’Etat autour de « Anatomie d’une chute », il y en a donc bien eu quelques-unes. Mais aussi et surtout, beaucoup d’exagération.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.