Désintox. non, l'Iran n'a pas condamné à mort 15 000 manifestants
Depuis la deuxième semaine de novembre, de nombreuses publications partagées sur les réseaux sociaux affirment que « l’Iran a condamné à mort 15 000 manifestants ». En France, l’information a été citée par l’économiste Jacques Attali ou par l’eurodéputée écologiste Karima Delli.
C'est heureusement faux, même si l'inquiétude est très forte sur le sort qui attend les manifestants arrêtés. « Ce qui se passe actuellement, c’est que potentiellement, toute personne arrêtée peut être accusée de n’importe quoi », explique à Désintox Mahmood Amiry-Moghaddam, le directeur de l’ONG Iran Human Rights, qui alerte depuis Oslo sur le non-respect des droits humains en Iran. Une personne a d'ailleurs déjà été condamnée à mort en lien avec les protestations.
La rumeur portant sur les 15 000 exécutions repose sur des faits bien réels, et un peu de confusion.
Le 6 novembre, 227 députés iraniens ont demandé à la justice de punir sévèrement les protestataires, comparés à des terroristes de Daech. Et le lendemain, le chef du pouvoir judiciaire a demandé à son tour aux juges iraniens de n’avoir « aucune pitié pour tous ceux qui ont mené ces actions et sont les principaux coupables ». Mais il s’agit uniquement de recommandations, et non pas d’une condamnation généralisée.
Quant au nombre de 15 000, qui n'a pas été cité par les autorités iraniennes, il correspond à l’estimation par les médias de l’ensemble des manifestants arrêtés depuis la mort de Mahsa Amini le 16 septembre.
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