: Reportage "C'était très violent" : dans le Var, l'émotion des témoins du crash d'un avion lors des commémorations du 80e anniversaire du débarquement

Le pilote a été retrouvé mort vendredi, quelques heures après que son avion s'est écrasé en mer. Il participait à une démonstration aérienne au large du Lavandou.
Article rédigé par Maxime Glorieux
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Des messages et dessins accrochés par des enfants sur des cabanes de plage au Lavandou (Var) dans la soirée du 16 août 2024, en hommage au pilote décédé. (GUILLAUME FARRIOL / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Dans le Var, les commémorations des 80 ans du débarquement de Provence sont endeuillées, après la mort d'un pilote de 65 ans, son corps a été retrouvé au large du Lavandou. L'accident a eu lieu lors d'une démonstration aérienne, vendredi 16 août en fin d'après midi, et dans cette station balnéaire le choc était encore palpable dans la soirée.

Plusieurs centaines de spectateurs sur la plage, grand soleil, ambiance festive, quand ce petit avion sans aucun siège éjectable à bord a plongé dans l'eau. Carl, venu d'Orléans, a assisté au crash : "C'était très violent. Un grand jet d'eau, un bruit sourd. C'est vraiment choquant. Nous, on vient tous les ans et c'est vrai que cet avion-là, c'était vraiment la première fois qu'il volait." Il ajoute, la voix qui tremble : "C'est dur, c'est même dur de vous en parler. C'est une grande famille l'aviation."

Un "gros boum"entendu

Certains se souviennent d'avoir vu une explosion une fois l'engin tombé dans l'eau. Valérie, de Besançon, est en vacances au Lavandou. Elle a vu une première, puis une seconde grande vague d'écume. "On a vu une démonstration précédente qui était incroyable avec un pilote qui nous a fait des loopings", raconte-t-elle. Elle poursuit en indiquant qu'un "plus vieux" est alors arrivé : "Il est parti loin au large, il descendait. Puis d'un seul coup, tout est parti en 1 000 morceaux et on a entendu un gros 'boum', et puis le silence de tous. On a le cœur un petit peu lourd."

Dans la soirée, des enfants ont spontanément dessiné, en hommage au pilote décédé. "Pensée éternelle à un grand monsieur, reposez en paix", pouvait-on lire sur quelques-uns de ces dizaines de dessins accrochés sur une cabane de plage. Héloïse était venue en famille avec ses enfants. Le plus jeune a 7 ans : "Ils n'ont pas forcément réalisé sur le coup l'importance des choses. Donc on leur a expliqué un petit peu le deuil."

"On continue à voir les bateaux militaires, les bateaux de la gendarmerie. On a vu des gendarmes aussi sur la plage."

Héloïse, témoin du crash avec ses enfants

franceinfo

La plage est fermée jusqu'à samedi 16 août midi pour les besoins de l'enquête qui va consister à récupérer l'épave, déterminer s'il existait une possible défaillance sur cet avion qui appartenait à une association. Emmanuel le connaît bien, il était mécanicien dans l'aéronautique : "Les Fouga magister, ce sont des avions qui ont été construits dans les années 50. Ça ne vole pas trop haut, ça ne plane pas, c'est lourd. Ce sont des avions qui sont propulsés par de la réaction. Quand vous avez soit une panne moteur soit une panne hydraulique, automatiquement vous ne commandez plus et vous tombez à l'eau."

Cet accident au Lavandou est le deuxième en une semaine après la mort d'un pilote et de son élève en Meurthe-et-Moselle, dans la collision de deux Rafale.

L'émotion des témoins du crash au Lavandou : reportage de Maxime Glorieux

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